Dans les statistiques sur les moyens de paiement, les chiffres qui se rapportent au système Elyssa-RTGS ne sont jamais évoqués. Pourtant, c’est le nerf de toutes les opérations financières.
Elyssa-RTGS est le système de règlement brut en temps réel de la Banque centrale de Tunisie, conforme aux standards internationaux. Il a été mis en place en 2022, dans le cadre de la stratégie de développement de l’écosystème des paiements et notamment la modernisation des infrastructures de marchés. Il a pris le relais de l’ancien système SGMT. C’est une plateforme technique d’importance systémique, dédiée au règlement des opérations et des soldes de compensation.
Les transactions effectuées par virements, prélèvements, chèques, lettres de change, cartes et wallets, ainsi que les règlements de gros montants, sont tous dénoués au niveau d’Elyssa-RTGS. Ce système intègre une rubrique consacrée aux collatéraux, ce qui constitue une nouveauté fonctionnelle permettant les opérations de livraison contre paiement et le monitoring des collatéraux éligibles dans le cadre des opérations de refinancement.
Il y a des conditions pour adhérer à ce système qui sont fixées par le régulateur. Les participants peuvent être directs (disposant d’un lien de télécommunication avec le système central de la BCT, comme Swift), indirects (détenant un compte de règlement ouvert au système, mais ne disposant pas de lien de télécommunication), techniques (ayant un lien technique avec le système sans disposer d’un compte de règlement) ou sous-participants (transmettant l’ensemble de leurs opérations vers un participant direct qui est responsable de leur règlement sur ses propres comptes).
Actuellement, il y a 23 participants directs, qui ne sont autres que les banques, et un indirect, 4 participants techniques et 6 sous-participants qui affichent un volume total de 2 032 milliards de dinars, une hausse de 18% en glissement annuel. Cela englobe quasiment les opérations de paiement qui se font dans l’économie.
L’un des projets en cours est l’extension de ce système aux opérations en devises, ce qui permettra d’améliorer la qualité et la fiabilité des transactions financières. Il serait une pierre angulaire pour mettre en œuvre les dispositions du nouveau code de changes, que nous attendons toujours.