Les mauvaises nouvelles en provenance de Libye se succèdent ces derniers jours. Après la reprise des violences et les risques de déclenchement de nouveaux affrontements entre les différentes milices, les tensions politiques sont en train de déstabiliser les institutions du pays. Depuis le renversement de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye, qui possède les plus grandes réserves de pétrole d’Afrique, est plongée dans le chaos.
Les événements étaient rapides ces derniers jours. Dans un premier temps, la Banque centrale de Libye (CBL) a déclaré avoir suspendu ses opérations à la suite de l’enlèvement du directeur du département des technologies de l’information devant sa maison par une partie inconnue. L’établissement a même déclaré qu’il ne reprendrait pas ses activités tant que le cadre n’aurait pas été libéré et repris le travail.
De son côté, le gouvernement de Tripoli n’a pas hésité à limoger le puissant gouverneur de la banque, Seddik al-Kabir, en place depuis 2011. Mais ce dernier, soutenu par son conseil d’administration, a défié hier l’ordre du Conseil présidentiel, ouvrant la voie à une confrontation qui pourrait aggraver les troubles politiques déjà installés. Le régulateur est le seul dépositaire reconnu de milliards de dollars de recettes pétrolières, ce qui le rend vital pour le fonctionnement normal du pays. Dans un communiqué publié mardi, la CBL a rassuré les parties régionales et internationales qu’elle poursuivait ses activités comme à l’accoutumée, tout comme le secteur bancaire
L’impact de ce désordre est direct sur la Tunisie, qui a vu ses exportations vers son voisin reculer significativement sur le premier semestre 2024 à 1 008,4 MTND contre 1 257,7 MTND sur la même période en 2023. Cette tendance devrait encore se poursuivre, ajoutant une nouvelle couche de difficultés aux entreprises tunisiennes qui comptent sur cette échappatoire pour soutenir leurs exportations. In fine, tout ce qui se passe en Libye est immédiatement reflété chez nous.