Le chiffre qui a capté l’attention des analystes et des médias dans le rapport de l’exécution du budget est le recul des dépenses d’investissement de -0,4% sur une année glissante à 1 835,6 MTND. Nous sommes d’accord qu’au-delà de la tendance, ce montant demeure insuffisant par rapport aux besoins réels de l’économie.
Toutefois, et pour avoir une idée correcte sur l’effort public, il faut plutôt observer les dépenses en capital, qui représentent les montants qui ont servi à des projets de développement mis en œuvre directement par l’Etat et par ses différents bras opérationnels. Ces dépenses ont totalisé, fin juin 2024, 2 990,2 MTND contre 2 864,3 MTND sur la même période en 2023. Il y a donc une légère amélioration de 4,4% en glissement annuel. Ce montant est réparti entre les investissements et les paiements directs (1 798,3 MTND) et les transferts en capital (1 191,8 MTND).
Ces dépenses devraient s’accélérer d’ici la fin de l’année. Néanmoins, nous devons être logiques et ne pas nous attendre à un bond, car les moyens du bord ne le permettent pas. L’Etat compte chaque dinar en l’absence des financements extérieurs pour son budget et les risques qui pèsent sur sa machine de génération de recettes fiscales. Si la demande locale s’affaiblit, les rentrées fiscales seraient touchées. La rapidité avec laquelle ces revenus ont progressé au cours de la première moitié de l’année est due à l’amnistie qui a porté ses fruits. Elle ne sera plus à l’ordre du jour durant les mois à venir, et nous allons voir ce que l’activité économique réelle génère.
Nous insistons sur le fait que le PPP reste l’un des meilleurs moyens pour relancer l’économie. L’Etat peut contribuer avec des apports pas nécessairement en capital, mais juste en nature. Le privé, s’il trouve l’opportunité de réaliser des bénéfices, mettra le paquet. A court et moyen terme, nous ne voyons pas d’autres pistes pour remettre le pays sur les rails de la croissance.