Alors que nous venons de fêter la femme tunisienne, il serait bon de penser plus large, à la situation de la jeune femme africaine. L’écosystème des startups technologiques sur le continent abrite 2 786 startups technologiques selon les statistiques de DisruptAfrica. Sur ce nombre d’entités relativement important, seules 11,1% d’entre elles sont dirigées par des femmes et 17,3% ont, au moins, une femme cofondatrice.
Disrupt Africa, en association avec le programme d’investissement de pré-amorçage Madica, a étudié 2 600 startups technologiques africaines pour établir une série de conclusions sur l’égalité des sexes. Bien qu’il y ait eu des avancées en matière de diversité, le désavantage significatif auquel les femmes sont toujours confrontées dans l’écosystème des startups technologiques demeure une réalité.
Au 1er juin 2024, il y avait 483 startups avec au moins une femme cofondatrice. Ce chiffre est en hausse par rapport aux 350 startups fondées par des femmes en 2023. Le paysage technologique africain reste très largement dominé par les hommes. Il reste encore beaucoup à faire pour que les femmes atteignent presque la parité en termes de leadership dans ce domaine.
En ce qui concerne les spécificités nationales, la Zambie est le pays le plus diversifié, avec 24% de ses startups ayant une représentation féminine au niveau des fondateurs. Le Sénégal suit de près avec 23,4%, puis le Rwanda avec 22%. Le Nigeria, le Kenya et l’Éthiopie comptaient près de 21% de femmes parmi les fondateurs de leurs entreprises technologiques. La Tunisie approche les 20% et l’Afrique du Sud compte un peu plus de 18% de femmes parmi ses créateurs d’entreprises. La Zambie a également le pourcentage le plus élevé de femmes qui occupent le poste de CEO, suivie de la Tunisie, du Sénégal, du Rwanda, du Ghana et du Kenya.
En termes de collecte de fonds, le financement total de la technologie africaine obtenu par les entreprises ayant au moins une femme cofondatrice a augmenté pour atteindre 16,6% de la totalité des montants mobilisés en 2023, contre 9,3% en 2022. Parallèlement, la part des financements levés par les startups dirigées par des femmes a atteint 8,2% en 2023, contre seulement 2,8% l’année d’avant.
Entre janvier 2022 et juin 2024, 6,2 milliards de dollars ont été levés par les startups technologiques africaines. Sur cette enveloppe, seuls 747 millions de dollars (11,9%) sont allés à des startups dont la cofondatrice est une femme et seulement 289 millions de dollars (4,6%) à des startups dont le CEO est une femme. La part de la gent féminine fait du yoyo, et il reste un long chemin à parcourir pour arriver à une vraie parité.