La Banque centrale éthiopienne a laissé flotter la monnaie nationale (le birr) dès ce matin, dans l’espoir d’obtenir le soutien du Fonds monétaire international (FMI) et de progresser dans la restructuration de la dette, longtemps retardée.
La valeur du birr par rapport au dollar américain a chuté de 30% pour atteindre 74,73 pour un billet vert.
Le pays, qui lutte contre une inflation galopante et une pénurie chronique de devises étrangères, est devenu à la fin de l’année dernière la troisième économie du continent en autant d’années à se retrouver en défaut de paiement sur sa dette publique.
Le pays est en pourparlers avec le FMI pour établir un nouveau programme de prêt, après que le dernier programme soutenu par le Fonds, convenu en 2019, a été abandonné en raison du conflit dans la région septentrionale du Tigré. Les négociations ont repris après un accord de paix conclu en novembre 2022.
Pour le gouvernement, l’objectif de ces réformes est d’obtenir une aide financière extérieure totale de 10,7 milliards de dollars de la part du FMI, de la Banque mondiale et d’autres créanciers internationaux.
Pour les importateurs, qui dépendaient auparavant du marché noir pour se procurer des dollars, c’est une excellente nouvelle. Du point de vue global, un taux de change réel et déterminé par le marché est une étape difficile, mais nécessaire pour remédier aux distorsions macroéconomiques.
Pour les exportateurs vers ce pays, c’est une très mauvaise affaire. Pour la Tunisie, les exportations vers ce pays ont totalisé 12,1 Mtnd durant le premier semestre, contre 28,8 Mtnd sur la même période en 2023. Une volatilité qui montre encore que l’Afrique n’est pas un marché facile.