Hier, la commission des finances et du budget de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a étudié deux projets de loi importants pour l’économie tunisienne. Au cœur des débats, l’approbation d’un contrat de financement avec la Banque Européenne d’Investissement (BEI) pour créer une ligne de crédit en faveur des petites et moyennes entreprises (PME). Un autre projet de loi portait sur un accord de prêt avec le gouvernement italien pour soutenir le budget de l’État.
La ministre des Finances a présenté les détails de ces prêts, soulignant leur rôle dans le programme de soutien aux réformes. Ce programme vise à améliorer les secteurs des transports, de l’énergie et de l’eau, avec une attention particulière au développement énergétique. Le prêt italien est particulièrement avantageux : un taux d’intérêt de 0 % et une période de remboursement de 40 ans, dont 31 ans de grâce.
Ce financement fait partie d’une série de réformes pour réduire les subventions énergétiques et encourager les investissements dans les énergies alternatives comme l’hydrogène vert, le solaire et l’éolien.
Soutien aux PME: un nouvel élan pour l’économie
Le deuxième projet de loi vise à soutenir les PME, un pilier essentiel de l’économie tunisienne. La ministre a expliqué que le prêt de la BEI varie entre 150 000 et 15 millions de dinars. Ce financement est destiné aux entreprises employant moins de 250 travailleurs pour 70 % du montant, et aux entreprises de taille moyenne, employant entre 250 et 3000 travailleurs, pour les 30 % restants. Une attention particulière est accordée aux projets favorisant l’inclusion sociale, comme l’égalité des sexes, l’emploi des jeunes et l’économie verte.
Pour être éligibles, les entreprises doivent avoir une stratégie claire et ne pas avoir reçu de soutien de l’État pendant la pandémie de Covid-19. Elles doivent également avoir une bonne notation post-pandémie et un pourcentage de dettes classées acceptable.
Les députés ont exprimé des préoccupations, notamment sur l’utilisation du prêt pour le soutien budgétaire. Ils ont insisté sur l’importance des PME, qui fournissent environ 40 % des emplois. Un député a soulevé des doutes sur les critères d’éligibilité, notant que 80 % des PME sont en difficulté financière et risquent de ne pas bénéficier de ce soutien.
La ministre a répondu que le nombre d’employés ne devait pas être un critère décisif, certaines petites entreprises étant plus rentables que des entreprises plus grandes. Elle a précisé que la définition des PME dans ce projet de loi est celle utilisée par le bailleur de fonds.
L’avenir
Les représentants de la Banque centrale ont précisé que la BEI ne finance que 50 % du coût du projet, le reste devant être trouvé par d’autres moyens. Ils ont souligné l’importance de restructurer de nombreuses banques pour mobiliser les financements nécessaires.
La ministre a affirmé que le prêt de la BEI n’était pas destiné au soutien budgétaire. Il sera versé en 10 tranches, chacune soumise à des conditions préalables, comme la soumission d’une lettre de cadrage et la mise en place d’une unité de gestion du projet au sein de la Banque Centrale de Tunisie.