Annuellement, EY (Ernst & Young) organise une étude intitulée “Le Baromètre EY en Tunisie”. Cette étude fournit une analyse objective du moral, des préoccupations et des perspectives des chefs d’entreprise en Tunisie.
Cette année marque la 10e édition du Baromètre des entreprises en Tunisie. Tenue le 18 juillet 2024 à EY Tower, cette édition est significative, célébrant douze ans d’engagement continu à analyser et comprendre les dynamiques des entreprises tunisiennes.
Parmi les invités d’honneur et panélistes de l’événement, notons la présence de Néjia Gharbi, DG de la CDC, Khelil Chaibi, président de la CCI tuniso-française, et Aslan Berjeb, président de la Conect.
L’évènement s’est distingué par l’annonce des résultats du baromètre, présentés par Mounir Ghazali, Partner EY Consulting GPS Leader, et Anis Laâdhar, Partner EY Strategy and Transaction. Il convient de noter que l’enquête s’est déroulée du 7 mai au 18 juin 2024, ayant touché 251 répondants, de tailles, de niveaux de revenus et de secteurs diversifiés.
Cette analyse s’appuie sur une décennie de données et d’insights précieux, visant à dégager les tendances qui ont façonné le climat des affaires en Tunisie.
En abordant la situation économique et sociale du pays, 84% des chefs d’entreprise perçoivent une détérioration de la situation. Parmi eux, 54% sont à la tête d’entreprises 100% locales.
Ce qui fait que cette année, les attentes d’une amélioration du climat d’investissement montrent un léger recul. L’analyse en question met en évidence une dissociation entre la perception du climat d’investissement et les stratégies réelles des entreprises, suggérant une résilience, ainsi qu’une volonté de saisir les opportunités.
Toutefois, différents obstacles freinent le climat d’investissement, via la lourdeur administrative, les restrictions de changes et la prédominance du secteur informel dans l’économie globale.
L’analyse sectorielle de l’enquête de 2024 a prouvé que la qualité de service, l’administration publique et la pression des charges fiscales font partie des préoccupations majeures des entreprises dans le secteur de la production industrielle et des services.
Une étude approfondie révèle que dans le secteur du commerce, la moitié des participants à l’enquête ont signalé une détérioration des tendances de la supply chain, contrairement à l’année dernière, où seulement 48% avaient perçu une amélioration.
Concernant l’investissement public, 39% des dirigeants estiment que les énergies renouvelables constituent l’investissement public à prioriser pour les cinq prochaines années, tandis que 36% placent les infrastructures en tête de liste. Par contre, seulement 7% des dirigeants considèrent que la santé devrait être l’investissement public prioritaire pour cette période.
En parallèle, 53% des dirigeants pensent que la digitalisation forcée (par une loi organique) des services publics est une mesure à mettre en oeuvre immédiatement par les autorités publiques pour assainir les finances publiques.