Au mois de mai 2024, El Amel de Microfinance a émis un emprunt obligataire de 10 Mtnd, et ce, sans recours à l’appel public à l’épargne. La durée de vie de l’emprunt était de 5 ans et dans des conditions extrêmement alléchantes: un taux fixe de 11,50% brut (9,2% net) ou un taux variable de TMM + 3,5% brut. Une simulation à cette date nous donne un TMM de 7,980%, ce qui nous donne un rendement net de 9,184%.
Mais il paraît que cette proposition n’a pas attiré les investisseurs, qui ont préféré souscrire dans d’autres opportunités, bien qu’elles soient moins rentables. Après une prolongation des délais, les souscriptions ont été clôturées avec seulement 3 Mtnd.
Nous pensons que l’erreur réside dans l’absence d’une notation. Il n’y avait pas d’évaluation des risques par un organisme indépendant, surtout que les performances financières restent ignorées par le grand public. C’est un petit acteur, qui opère certes dans un business porteur et juteux, mais les risques ne semblent pas bien exposés. La qualité de la signature de l’émetteur est restée un grand point d’interrogation pour un grand nombre d’investisseurs, surtout que l’offre sur le marché était abondante, aussi bien côté corporate que souverain.
L’idéal serait de mieux préparer sa prochaine émission, de sorte qu’elle soit dans une période moins encombrée, loin des deux tranches restantes de l’emprunt obligataire national. Il faut aussi veiller à mieux communiquer et présenter, financièrement, l’institution auprès du grand public. Enfin, il faudra bien se doter d’une garantie ou d’un rating. Si l’une de ces conditions fait défaut lors de la prochaine sortie, nous ne prévoyons pas une meilleure collecte.