Alors que les prix continuent à flamber en Tunisie, cela ne concerne toutefois pas toutes les classes de produits. L’INS nous donne la possibilité d’examiner l’évolution des prix fin juin 2024 par rapport à fin décembre 2023.
Certains produits et services n’ont pas bougé, à savoir l’électricité, le gaz et autres combustibles, les services hospitaliers, les services postaux, l’enseignement préélémentaire, primaire et secondaire, les livres scolaires et l’assurance.
Le point commun de toute cette liste est une offre intégrale ou majoritairement publique. L’État est en train de freiner la hausse des prix là où il intervient, de sorte à maintenir l’indice des prix le plus bas possible. Ils représentent 7,4% de l’IPC, ce qui signifie que s’ils bougent, cela affectera l’inflation globale. C’est surtout le cas de tout ce qui est énergie, qui va se propager immédiatement aux prix de tous les autres produits.
C’est l’autre facette des tentatives de maîtrise de l’inflation. Cette politique est sociale, elle protège les classes vulnérables et permet d’assurer un pouvoir d’achat minimal, même s’il est en train de s’effriter. En même temps, le budget de l’État est en train de supporter la lourde charge de la compensation, ce qui le pousse à serrer encore la fiscalité d’une part, et doper ses besoins en ressources sur le marché interne d’autre part. Paradoxalement, cela va mécaniquement pousser les coûts de production à la hausse, donc les prix de tous les autres produits et services assurés par le secteur privé. C’est un cercle vicieux qui nous condamne à prolonger le chemin pour rebondir.