Le gouvernement provisoire d’union nationale Libyen a rappelé, fin de la semaine dernière, que le montant maximum d’argent autorisé à être transporté lors d’un voyage en Tunisie est de 1 700 dollars, soit 5 000 dinars. Certes, cela est une condition imposée par les autorités à Tunis et qui vise à limiter les risques de blanchiments d’argents et d’évasion fiscale. Bien évidemment, il possible au libyens d’avoir de la liquidité via les canaux bancaires et financiers reconnus.
Personne ne peut nier que les risques sécuritaires et terroristes en provenance de l’Est sont élevés. Le pays demeure instable et la scène politique est fortement divisée. Imposer un contrôle strict aux frontières est une condition sine qua non pour que la saison touristique ne soit pas perturbée.
Même au niveau fiscal, nous savons tous que les libyens qui entrent en Tunisie n’atterrissent pas tous dans des structures hotellières. Ils utilisent les mêmes canaux que les tunisiens, en louant des maisons et en consommant du commerçant du coin. Tout est payé en cash, permettant aux prestataires de services ici de ne rien payer. En 2023, 2 254 200 libyens ont traversé nos frontières, alors que les nuitées dans les hôtels n’ont pas dépassé 618 500 sur les neuf premiers mois de 2023. Il y a un gap énorme qui ouvre la voie devant une longue liste de pratiques frauduleuses.
Certes, cette règle sera appliquée aux algériens également et à tous les touristes qui débarquent. Il y a donc une plus grande rigidité dans l’application des lois et une détermination à lutter contre la circulation du cash. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour les bureaux de change, mais un business additionnel pour les banques.