Si le travail à distance a pris son essor il y a quatre ans, lors de la crise sanitaire, l’évolution du travail hybride n’en est qu’à ses débuts. Les avis sont mitigés et il s’avère que la majorité des employés est satisfaite. Bosser partiellement à partir de chez soi est devenu un critère fondamental pour rester ou quitter son poste.
Mais dans les hautes sphères des entreprises, une réalité est admise par tous: il y a de gros problèmes qui persistent de cette formule, notamment la productivité. Pas mal de dirigeants ne disposent pas de la technologie et/ou de la formation adéquate pour pouvoir travailler avec les membres de leur équipe dans des lieux différents. Cela freine l’innovation.
L’expérience a montré que ce sont les travailleurs au sommet de l’organisation, ceux qui fixent les règles du travail hybride, qui ont le plus de mal avec ce type d’horaires. Travailler dans un tel environnement peut s’avérer plus difficile pour les dirigeants qui supervisent de nombreux membres de l’équipe s’ils n’ont pas de bons systèmes en place pour évaluer la productivité. Il peut également être difficile de travailler avec plusieurs départements si des outils de communication convenables ne sont pas en place.
Cet état des lieux indique que nous n’avons pas atteint le bon état final sur la façon de fonctionner efficacement dans un lieu de travail hybride. La situation actuelle n’est pas la formule parfaite pour rendre tout le monde heureux et permettre un travail de qualité. Même l’augmentation du nombre de jours de travail au bureau n’est pas nécessairement la solution pour surmonter les difficultés liées à ce type d’organisation du boulot. Plusieurs recherches ont confirmé les avantages du travail hybride, allant jusqu’à considérer que trois jours de travail au bureau et deux jours à la maison est la formule qui a permis d’améliorer les performances, la satisfaction et la fidélisation des employés par rapport à une semaine complète au bureau.
Pour mieux s’adapter, les dirigeants doivent repenser la manière dont le travail est effectué et se familiariser avec de nouvelles mesures de la productivité et de la réussite. La mesure de la productivité doit être différente pour chaque organisation. Le principe qu’elle signifie atteindre des objectifs par le biais d’initiatives de collaboration croisée au lieu de se concentrer uniquement sur les réalisations d’équipes cloisonnées.
Pour améliorer le travail d’équipe au sein des équipes hybrides, les décideurs devraient aussi se concentrer davantage sur l’habilitation et la formation avec les bonnes ressources, les bons outils et les bonnes attentes. En pratique, c’est loin d’être vrai. Quel est la proportion des employés qui ont reçu une formation adéquate en matière de collaboration hybride ? Le résultat est que nous trouvons des entreprises où les bases des outils utilisés pour communiquer, les meilleures pratiques pour les réunions hybrides et la manière de bien travailler avec les collègues, qu’ils soient au bureau ou à distance, sont totalement absentes. C’est un grand défi qui conditionne la réussite des politiques RH et qui affecte, directement, les performances financières des entreprises. A ne pas sous-estimer.