Le marché financier tunisien joue un rôle de plus en plus important au niveau de la mobilisation de fonds en faveur des opérateurs économiques. C’est surtout le cas depuis le lancement de l’emprunt obligataire national et la contribution clé des intermédiaires en Bourse. De plus, les institutions de microfinance ont bien animé la place avec leurs émissions d’obligations corporate, offrant des taux élevés qui plaisent aux investisseurs averses aux risques. Les OPCVM affichent un actif net global record capable de suivre ce rythme d’émissions tout en proposant un rendement convaincant.
Pourtant, un marché est censé offrir des solutions de haut bilan aussi, ce qui ne semble pas être le cas ici. Jusqu’à aujourd’hui, aucune augmentation de capital en numéraire n’a été enregistrée en presque six mois. La machine carbure donc, mais en dettes, pas de fonds propres.
Il est évident que la structure de capital de la majorité des entreprises est basée sur un noyau dur et un flottant qui dépasse rarement les 40%. De ce fait, la réussite d’une recapitalisation passe, avant tout, par la capacité de ce noyau dur à assurer la souscription de sa partie et de ce qui reste des actions des minoritaires. Dans les conditions actuelles, qui serait capable de le faire, surtout pour les opérations en dizaines de millions de dinars? La liste est très limitée et le résultat est une absence totale de ces opérations.
Par ailleurs, il n’y a aucune introduction en Bourse depuis longtemps, ce qui est compréhensible. Avec des taux aussi élevés et de fortes primes de risques, les valorisations seront sanctionnées, rendant les IPO injustes pour les entreprises. C’est surtout le cas des sociétés dont le management fondateur cherche à réaliser un cash out.
Les perspectives de taux confirment que cette domination des émissions de titres de créances sur le marché primaire va se poursuivre encore pour longtemps. En fin de compte, les ressources financières sont disponibles, mais il faut présenter un bon papier equity pour convaincre les épargnants.