La conférence du 7 juin organisée par le Centre de Jeunes Dirigeants (CJD) et animée par l’économiste Philippe Dessertine a mis en lumière les failles du modèle économique actuel, qualifié d’obsolète et inadapté aux besoins de l’humanité contemporaine. Son impact négatif sur l’environnement et son incapacité à répondre aux aspirations des populations actuelles en font un système dépassé.
Dessertine a souligné la nécessité impérieuse de transitionner vers un modèle économique centré sur l’innovation. Selon lui, ce changement ne se limite pas à une simple réforme des processus industriels ou commerciaux, mais implique une transformation radicale des chaînes de valeur économique. Il a insisté sur l’importance pour toutes les entreprises, indépendamment de leur taille ou de leur structure, d’intégrer l’innovation scientifique comme un pivot stratégique.
Pour illustrer son point, Dessertine a cité des statistiques récentes montrant que les entreprises innovantes génèrent en moyenne 20% de revenus supplémentaires par rapport à celles qui ne le sont pas. De plus, il a mentionné que les économies développées qui ont investi massivement dans la recherche et le développement ont vu leur PIB croître de manière significative au cours des dernières décennies.
Un des points clés de la conférence était la nécessité pour les entreprises de se connecter à l’échelle mondiale, transcendant les barrières géographiques et organisationnelles. Dessertine a souligné que la collaboration entre entreprises, qu’elles soient petites ou grandes, locales ou internationales, est essentielle pour atteindre ces objectifs ambitieux. Cette connectivité favorise non seulement l’échange de connaissances et d’expériences, mais aussi la mise en œuvre collective de solutions durables.
À titre d’exemple, Dessertine a mentionné une étude récente qui montre que les entreprises qui participent à des réseaux internationaux d’innovation ont une probabilité plus élevée de développer des produits et services novateurs, répondant ainsi mieux aux demandes mondiales croissantes pour des technologies plus propres et des solutions durables.
Le conférencier a également abordé l’importance du développement durable dans ce nouveau modèle économique. Il a critiqué le modèle de croissance économique actuel qui, selon lui, est insoutenable du point de vue climatique. Au lieu de cela, Dessertine a plaidé en faveur d’une croissance économique qui ne se mesure pas seulement par la consommation accrue de biens matériels, mais par l’amélioration globale de la qualité de vie et de l’espérance de vie des populations dans tous les pays, riches et pauvres.
Pour étayer ses propos, Dessertine a présenté des données indiquant que les pays ayant adopté des politiques de croissance verte ont enregistré une diminution significative de leurs émissions de carbone tout en stimulant l’innovation et la création d’emplois dans des secteurs émergents comme les énergies renouvelables et l’économie circulaire.
La conférence a également été l’occasion de discuter des défis auxquels ce nouveau modèle pourrait faire face, notamment la résistance aux changements et la tentation de se replier sur soi-même en période de crise. Dessertine a rappelé que l’histoire montre que ce repliement n’apporte que des conséquences négatives à long terme. Il a appelé à un engagement collectif pour éviter cette voie et pour construire un avenir durable pour tous.