Nous voilà déjà au mois de juin 2024, et les finances publiques tiennent bon. Par rapport aux deux dernières années, les problèmes d’approvisionnement en matières de base sont nettement moins aigus et nous n’avons pas eu d’incidents au niveau de la distribution de carburants. Il y a un effort considérable que nous ne pouvons pas nier côté mobilisation des ressources internes, même s’il absorbe la liquidité disponible sur le marché et garde les taux élevés. Certes, l’excédent budgétaire actuel n’est que provisoire et l’équilibre demeure fragile, mais l’état des lieux donne l’espoir que les comptes de l’État sont sur le long chemin du redressement.
Pour rappel, le budget ne tient pas compte du remboursement du principal des dettes, aussi bien internes qu’externes. Donc l’examen du calendrier de remboursement nous aide à comprendre les pressions sur le compte courant du Trésor public d’une manière générale et les actions qu’il pourrait être amené à prendre.
Sur le front de la dette interne, il y a trois principales échéances, toutes concernant des bons du Trésor à court terme:
– BTCT 26 semaines 14/06/2024: 122,3 Mtnd,
– BTCT 26 semaines 17/06/2024: 1 000 Mtnd,
– BTCT 52 semaines 24/06/2024: 960 Mtnd.
En tout, c’est 2 082,3 Mtnd qu’il faudra payer. Sur le front de la dette externe, il n’y a aucune échéance importante. Il y a une tranche du financement FMI (25,6 MUSD), une tranche du crédit Afreximbank 2022 (34 MUSD) et une autre d’un crédit FMA (14 MUSD).
La question, puisque nous sommes au mois de juin, est de savoir si l’État va faire appel à une nouvelle tranche du financement direct auprès de la BCT. Nous ne savons pas si les salaires seront payés en avance en raison de l’aïd. Si c’est le cas, il faut probablement rembourser une partie de la dette interne avec cet argent.
Actuellement, le solde du compte courant du Trésor affiche un excédent de 1 545 Mtnd, une position confortable. Il y a des sorties sur le marché local, mais les émissions sont de petite taille. A suivre donc, surtout que nous allons voir une montée en flèche du volume des billets & monnaies en circulation durant les deux prochaines semaines. Ce n’est pas nouveau et c’est un mouvement qui se répète à l’approche de tous les grands rendez-vous des familles tunisiennes. Il y a un risque d’asséchement de la liquidité, et la BCT devrait intervenir massivement pour injecter les montants nécessaires afin d’assurer le bon fonctionnement de l’économie. Elle a les moyens et le savoir faire pour le faire sans que cela ne soit ressenti.