Les prix du jus d’orange ont atteint de nouveaux sommets historiques en raison de contraintes d’approvisionnement persistantes, poussant l’industrie au mode crise. Les contrats à terme, livraison juillet 2024, sont à plus de 446 dollars (quantité: 15 000 livres), en hausse de 63,3% depuis le début de l’année.
Les prix ont augmenté rapidement ces dernières années, à cause de la baisse de la production dans le fief des agrumes aux Etats-Unis, la Floride, et des conditions climatiques extrêmes dans les principales régions productrices d’oranges du Brésil. La chaleur excessive au Brésil l’année dernière l’a conduit à enregistrer l’une de ses pires récoltes d’oranges depuis plus de trente ans, soit 232,4 millions de caisses d’oranges (chacune pesant 40,8 kilogrammes) au cours de la saison 2024-2025. Cela représente une baisse de 24% par rapport à la campagne précédente. Une maladie des agrumes, connue sous le nom de maladie de Huanglongbing, qui attaque l’arbre, n’a pas de remède connu et donne des fruits amers et rabougris, a été un autre vent contraire pour les producteurs d’oranges. Ce problème risque de faire des ravages dans les orangeraies du monde entier pendant un certain temps encore.
La principale puissance agricole sud-américaine est le plus grand producteur et exportateur de jus d’orange au monde, ce qui signifie qu’elle joue un rôle extrêmement influent dans le comportement de l’industrie mondiale, beaucoup plus que les Etats-Unis. La crise a contraint les fabricants et les mélangeurs à s’adapter à la situation en envisageant d’autres jus de fruits. Bon nombre d’entre eux ont, ou comptent, modifier les quantités de jus qu’ils mettent dans leurs mélanges pour laisser tomber le jus d’orange et augmenter d’autres jus, comme ceux de poire, de pomme et de raisin. Pire encore, il semble que cette situation va perdurer à long terme, surtout que certains acteurs du marché du jus d’orange ont constaté une forte baisse de la demande.
Cette tendance a profité aux exportations d’agrumes tunisiens. Bien que les volumes aient baissé, les recettes étaient meilleures. Le prix moyen du kilogramme s’est établi à 2,090 dinars, soit une hausse de 26,7% en glissement annuel. Une opportunité pour doper nos exportations agricoles, à condition que nous ne soyons pas victimes des mêmes constats.