Un rendez-vous qualifié de “clé” pour le continent africain et la Tunisie: le coup d’envoi d’un sommet sans précédent dans le pays, le début du tout premier ‘AFRICAN ESG SUMMIT‘. Un événement tant espéré par une multitude d’acteurs, qu’ils soient entrepreneurs, éducateurs ou étudiants… Lancé le 9 mai par Managers, ce sommet vise à hisser la Tunisie au sommet du classement des pays durables selon les critères ESG, tout en équipant les PME de ressources économiques vitales.
L’objectif est clair : inciter les entreprises tunisiennes à adopter des stratégies multidimensionnelles afin de maintenir le cap vers la durabilité. Cela implique notamment d’aider les PME à intégrer les principes ESG, avec un accent sur les prérequis pour obtenir la reconnaissance du référentiel ESG 1000. L’idée est d’établir un langage commun autour de l’ESG en Afrique. Un tour d’horizon.
L’importance croissante des critères ESG est indéniable aujourd’hui. Les entreprises et institutions financières tunisiennes se tournent de plus en plus vers ces critères pour orienter leurs décisions stratégiques, marquant ainsi une transition vers une approche plus consciente de l’environnement, du social et de la gouvernance. Cela témoigne d’une évolution vers des choix éco-responsables qui ne se limitent plus uniquement à la rentabilité économique.
Pour ceux qui ne sont pas familiers, ESG fait référence à Environnement, Social et Gouvernance. Ces critères non financiers sont utilisés par les investisseurs pour évaluer la durabilité d’un investissement ou d’une entreprise. Les facteurs environnementaux examinent les actions pour réduire la pollution, les facteurs sociaux se penchent sur les relations avec les parties prenantes, et les facteurs de gouvernance évaluent la gestion d’une entreprise.
Stephan Géradon, le PDG de Domino Brand, est un Belge établi en Tunisie depuis 17 ans, avec une impressionnante carrière de 35 ans dans les domaines du marketing et de la communication. Depuis 12 ans, il dirige le cabinet Domino Brand, qui a accompagné plus de 120 marques et entreprises dans 12 secteurs différents à travers une vingtaine de pays. Lors du récent panel “Déploiement stratégique et organisationnel de l’ESG”, animé par Sonia Dammak, directrice de la communication et de la RSE chez Vivo Energy, Stephan Géradon était parmi les panelistes aux côtés de Hanen Fkih, experte en stratégie ESG et membre du CA de l’Atuge, ainsi qu’Antoine Grondin, responsable de la RSE/ESG chez Kelvion.
Géradon, fin stratège en affaires, a martelé l’impératif d’une prise de conscience au sommet des entreprises pour intégrer les principes ESG dès la phase diagnostique interne. Une démarche cruciale pour rester en lice sur le marché européen, étant donné que trois quarts des exportations tunisiennes se dirigent vers ce continent.
Par ailleurs, il a mis en lumière les contraintes légales pesant sur les entreprises européennes, avec la directive CSRD exigeant des rapports extra-financiers sous peine de lourdes amendes et même d’emprisonnement. (Les amendes sévères, allant de 1 à 5 % du chiffre d’affaires, voire des peines d’emprisonnement en cas de non-conformité).
Enfin, il a mis en avant les nombreux avantages pour les entreprises qui adoptent ces normes, notamment en termes de compétitivité, d’innovation, de marque employeur et de rentabilité.