Après un excellent premier semestre, l’ATB a publié des pertes dans ses comptes annuels à la suite d’une augmentation de son coût du risque. Il s’agit réellement d’un concours de circonstances, surtout avec la bonne tenue de l’activité de la banque durant 2023.
Le PNB de l’établissement de crédit s’est établi à 357,317 Mtnd, en hausse de 11,8% en glissement annuel. Néanmoins, cette belle performance a été en grande partie absorbée par un effort de couverture de risque de crédit à hauteur de 132,285 Mtnd.
Si nous allons davantage dans les détails, nous constatons qu’en brut, le montant des créances classées n’a évolué que de 2,2% à 1 002,692 Mtnd. En net, elles ont légèrement augmenté de 0,7% à 553,304 Mtnd. Nous ne pouvons pas dire que la qualité de l’actif s’est gravement détériorée. Toutefois, le rythme de couverture des risques par des provisions s’accélère tout au long du cycle de vie d’une créance qui peut passer du statut d’incertaine à compromise. Le cadre prudentiel exige également la constitution de provisions additionnelles, qui ont confisqué 39,621 Mtnd en 2023 contre 12,708 Mtnd seulement l’année d’avant. Le résultat net s’est, ainsi, établi à -9,406 Mtnd, un petit déficit au vu du montant des provisions.
Ainsi, bien que les chiffres n’aient pas été à la hauteur des attentes du marché, il faut bien comprendre que la hausse des taux n’est pas seulement des gains d’intérêts, mais aussi une montée des risques dans l’économie. Ces provisions peuvent se transformer en des revenus dans les années à venir si la politique de recouvrement améliore encore ses réalisations qui, pour être juste, dépendent parfois d’éléments sur lesquels la banque n’a aucun contrôle.
À notre avis, l’élément le plus important est que l’établissement de crédit rassure ses actionnaires, lors de l’Assemblée générale, qu’il en a fini avec les grandes opérations d’apurement de l’actif.