Les intentions migratoires des médecins tunisiens deviennent de plus en plus un phénomène répandu. En effet, selon une étude élaborée par l’institut tunisien des études stratégiques( ITES) et publiée en mars 2024; les hommes résidents en médecine affichent une légère propension à l’exode par rapport à leurs homologues féminines; sauf dans le domaine de la médecine de famille où la différence est négligeable. Pour les autres spécialités, les chiffres révèlent une prédominance masculine dans l’envie de migrer.
Intitulée «La migration des professionnels de santé: défis pour le système de santé tunisien ?», l’étude met en lumière la fuite des cerveaux et en particulier dans le domaine de la santé.
Le constat est sans appel: la médecine de famille est en tête des spécialités les plus touchées par cette vague migratoire, suivie par un ensemble de 13 autres branches médicales qui totalisent plus de 70% des candidats au départ.
Et où se dirigent ces futurs exilés de la blanche blouse? L’Europe semble tenir le haut du pavé, avec l’Allemagne en pole position, talonnée de près par la France. Les raisons ? Des opportunités professionnelles alléchantes, notamment la perspective d’exercer une spécialité médicale.
Les motivations varient, mais un fil conducteur se dessine: le salaire. Plus de la moitié des résidents en médecine de famille insatisfaits de leur rétribution envisagent sérieusement de plier bagage. Viennent ensuite les conditions de travail, avec en toile de fond un tableau sombre: manque de sécurité, moyens insuffisants, formation continue lacunaire, et une charge de travail démesurée.
Cependant, il ne faut pas négliger les aspects personnels. Pour bon nombre de ces médecins en herbe, la qualité de vie, en particulier pour leurs enfants, joue un rôle prépondérant dans leur décision de partir à la conquête d’horizons plus cléments.
Et la situation actuelle en Tunisie dans tout ça ? Un facteur déterminant pour près de 70% des médecins résidents en médecine de famille souhaitant émigrer. Un constat alarmant qui devrait alerter les autorités sur la nécessité d’agir pour retenir ces talents.
En somme, cette étude révèle une réalité inquiétante: une diaspora médicale en gestation, portée par des motivations diverses mais convergentes vers un même constat d’insatisfaction. Reste à savoir si la Tunisie saura retenir ses enfants prodiges ou assistera impuissante à leur départ vers des cieux plus cléments.