Au cours des dernières décennies, d’importants progrès ont été accomplis en matière d’égalité juridique pour les femmes globalement. Lorsque l’on regarde au-delà des lois sur l’égalité des chances et que l’on s’intéresse à leur mise en œuvre, on constate qu’un fossé important subsiste. En effet, les systèmes de soutien doivent être mis en place pour qu’une loi soit efficace; par exemple, il doit y avoir des moyens de respecter les lois sur l’égalité des chances, de suivre les disparités salariales et de soutenir les victimes de violence.
Récemment, un rapport de la Banque mondiale, intitulé “Women, Business and the Law 2024” (“Les femmes, l’entreprise et le droit 2024”), a évalué l’écart d’efficacité entre les lois et leur mise en œuvre dans 190 économies.
Selon ce rapport, en moyenne, moins de 40% des systèmes nécessaires à la pleine application des lois sur l’égalité des genres sont en place dans les économies, et moins d’un cinquième des économies ont mis en oeuvre des actions pour s’attaquer à l’écart de rémunération, y compris la transparence des salaires et l’application de la loi. L’élimination de l’écart de genre au cours de la prochaine décennie permettrait essentiellement de doubler le taux de croissance économique mondial actuel.
Ce rapport, qui est le dixième de la série, présente deux ensembles de données: Les femmes, l’entreprise et le droit 1.0 et une version enrichie, Les femmes, l’entreprise et le droit 2.0. Le 1.0 actualise les données des huit indicateurs de départ en tenant compte des réformes entreprises par les économies au cours de l’année écoulée, et les économies sont classées sur la base du score juridique attribué dans l’indice 1.0.
Pour la Tunisie, le score attribué aux cadres juridiques dans l’indice 1.0 est 64,4 sur 100, derrière le Maroc (75,6), mais devant l’Algérie (57,5).