Si tous les chiffres ne sont pas particulièrement positifs en Tunisie depuis des années, il y a quelques statistiques intéressantes qui montrent que la situation n’est pas réellement catastrophique. Elle est certes difficile, mais pas au point que certains véhiculent.
Le chiffre dont nous allons parler a été fourni par Moody’s, dans son dernier rapport sur la Tunisie. Il est passé inaperçu, probablement à cause d’une notion à laquelle la majorité des Tunisiens ne sont pas habitués. Il s’agit de la croissance de la richesse par habitant. Généralement, elle est mesurée à l’aide du Revenu national brut (RNB) par habitant. La Tunisie est parmi les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, puisque son RNB par habitant s’élève à 3 840 dollars en 2022.
Bien que cet indicateur reste la référence pour mesurer le niveau de développement d’un pays et de bien-être des populations, il présente des limites. Il serait mieux de raisonner PIB en parité de pouvoir d’achat (PPA). Il s’agit d’une méthode utilisée pour établir une comparaison du pouvoir d’achat entre les pays en devises nationales, ce qu’une simple utilisation des taux de change ne permet pas de faire. L’idée est que la même quantité d’argent ne représente pas la même richesse lorsqu’on change de nation.
Selon Moody’s, le PIB en PPA de la Tunisie est de 12 723 dollars en 2022. Ce n’est pas mal du tout et montre à quel point la politique de compensation joue un rôle clé dans la réduction du coût de la vie dans le pays. S’offrir une baguette et un paquet de lait et prendre un moyen de transport public en Europe coûtent, au minimum, 5 fois plus cher qu’ici. Par contre, les problèmes sont au niveau du foncier et des produits importés à cause des droits appliqués.
Conclusion: l’écart de la qualité de vie entre la Tunisie et la rive nord de la Méditerranée est large, mais pas autant que l’on croit.