Alors que les spéculations concernant une éventuelle baisse du taux directeur se sont intensifiées dès la nomination du nouveau gouverneur de la Banque centrale, il faut bien jeter un coup d’œil sur les courbes des taux pour comprendre les tendances. Si le régulateur peut anticiper le marché lorsqu’il révise son taux à la hausse, il laisse généralement les devants au marché lorsqu’il compte le faire baisser.
L’évolution de la courbe des valeurs du Trésor la semaine dernière montre une hausse des taux à court et moyen terme, contre une baisse à long terme. Pour la maturité d’1 an, le taux est passé de 9,34 à 9,22%. Pour celle de 5 ans, une augmentation d’1 point de base a été enregistrée à 9,89%. Pour la maturité à 10 ans, un repli de la même ampleur est constaté à 9,90%.
La courbe des taux corporate, nouvellement lancée, montre que pour les emprunts obligataires ordinaires sur l’ensemble des échéances, la prime est passée sous la barre de 1%, à 0,987%. Quant aux emprunts obligataires subordonnés, la prime est restée stable à 0,774%.
Si l’on ajoute un TMM du mois de février de 7,97%, nous comprenons que les taux n’ont pas vraiment déclenché un trend baissier. La hausse de l’inflation sous-jacente de 20 points de base au mois de février à 7% pousserait toute décision de baisse du taux directeur à une date ultérieure. Toute révision au stade actuel serait, à notre avis, une décision politique plutôt que technique.