Parmi les projets stratégiques pour l’économie tunisienne, mais qui n’ont jamais vu le jour, il y a celui du complexe portuaire d’Enfidha. Cette infrastructure permettra de doter le pays d’un port capable d’accueillir les grands navires et de faciliter l’activité des sociétés exportatrices au centre et au sud du pays, obligées aujourd’hui de passer par le port de Radès.
Apparemment, il y a enfin de la volonté politique pour débloquer ce chantier. Une première partie des travaux a été programmée dans le cadre de la loi de finances 2024. Le coût total de cette phase initiale s’élève à 1 031 millions de dollars et durera 5 ans. L’Etat ne supportera que 75% de l’investissement, le secteur privé assurant le reste. De plus, le projet sera réalisé en mode Landlord. Ainsi, l’Etat, propriétaire du foncier, va pouvoir bénéficier d’une rente économique en louant les terrains à la société qui l’exploite.
Cette première phase comporte la construction d’un quai de chargement d’une longueur de 2 000 mètres, à réaliser sur deux lots. Une enveloppe de 2,764 millions de dinars est prévue pour les missions d’encadrement technique, de suivi et de contrôle des travaux d’exécution, ainsi que la mise à jour des études financières et techniques et la préparation de l’appel d’offres. Le remboursement des crédits qui seront contractés sera assuré par la Société Port Enfidha, puisque les projections ont montré sa capacité à générer suffisamment de cash-flows. L’Etat se contentera de se porter garant. Croisons les doigts pour que ce projet clé pour le développement du pays soit, enfin, une réalité.