La Méditerranée constitue l’un des hotspots mondiaux de biodiversité. Alors qu’elle ne représente que 0,8% de la surface de l’océan mondial, elle abrite 8% des espèces marines connues. Elle est soumise à une forte pression liée à l’activité humaine, source d’émissions industrielles, de déchets urbains et d’eaux usées urbaines.
La Tunisie a sa part dans cet effort à travers le projet Depolmed (dépollution de la Méditerranée) qui a pour objectif de préserver la qualité des eaux du littoral méditerranéen tunisien. À la clé également pour les populations, un accès à un service d’assainissement performant par l’Office national de l’assainissement (Onas).
Le projet prévoit la réhabilitation et l’extension des 4 stations d’épuration littorales de Sud-Méliane, Sousse-Nord, Jedaïda et Kélibia et d’environ 505 km de réseaux, 49 stations de pompage et le raccordement de 17 835 domiciles au réseau de l’Onas. Il y a aussi le renforcement des capacités de l’office dans la gestion de projets d’investissement, l’exploitation et la maintenance des infrastructures, le contrôle de l’assainissement industriel, la communication et la consultation du public.
Ce projet a commencé en 2016 et se poursuit encore. Il a bénéficié d’un financement de la part de l’Agence française de développement à hauteur de 60 M€ et de la Banque européenne d’investissement à hauteur de 69,6 M€. L’Union européenne a contribué par un don de 10,1 M€.
En 2024, une enveloppe de 79,4 Mtnd sera débloquée dans le cadre de ce grand projet qui serait quasiment bouclé en 2025. Les retombées économiques bénéfiques pour les populations desservies et de nombreux secteurs d’activité sensibles à la pollution de la Méditerranée sont certaines, essentiellement la pêche et le tourisme. De plus, il s’agit d’une adaptation au changement climatique dans un contexte national de stress hydrique, en augmentant la ressource en eau mobilisable par des eaux usées traitées utilisées pour la recharge de nappe puis l’irrigation. Que du bénef.