Le tourisme acquiert de plus en plus d’importance dans l’économie tunisienne, en quête de ressources en devises. Jusqu’au 20 février 2024, les recettes ont dépassé 726 Mtnd, ce qui annonce une belle saison.
Pour préserver ce moteur de croissance, les autorités visent à maintenir sa part du marché méditerranéen qui compte des concurrents directs, comme le Maroc, l’Egypte, la Turquie et la Jordanie. Historiquement, notre part s’est située entre 6 et 11% des touristes qui visitent la région. L’objectif est de parvenir à un rythme de progression de 4% par an, hors période de crise.
En termes de chiffres, l’objectif est d’attirer 9,880 millions de touristes en 2024 et de passer le cap des 10 millions dès 2025. En 2026, le nombre de touristes ciblé est de 10,686 millions. Pour l’atteindre, il faudra bien redoubler d’efforts pour attirer les visiteurs en provenance de nouveaux marchés, diversifier l’offre et améliorer la qualité des services.
L’autre axe sur lequel il faudra travailler est la recette globale. Une grande partie des touristes ne passent pas par les structures hôtelières, mais s’évaporent dans la nature dès qu’ils passent les frontières. Avec la multiplication des forums et des pages sur les réseaux sociaux, il est simple de s’offrir une belle maison qui coûte beaucoup moins cher qu’un séjour dans un hôtel. C’est de l’argent perdu pour le secteur qui paie le prix de l’insuffisance de la capacité d’accueil et de ses prix inadéquats avec le marché parallèle.
L’Etat doit aussi penser à une nouvelle politique fiscale pour cette industrie. L’application de nouvelles taxes au profit de la caisse de compensation est légitime, mais elle creuse encore l’écart avec une offre abondante de la part les détenteurs de villas et d’appartements. Il faut trouver le juste équilibre qui préserve les droits de l’Etat et qui laisse émerger une offre organisée de logements pour touristes, ce qui ne fera que renforcer la compétitivité du pays et augmenter ses revenus.