Le Kenya a déclaré, à la fin de la semaine dernière, qu’il rachèterait au pair plus de 1,443 milliard de dollars de ses obligations internationales de 2 milliards de dollars arrivant à échéance en juin 2024. Un paiement des intérêts courus sera effectué en plus du prix d’achat.
Le pays d’Afrique de l’Est a été dans le collimateur des investisseurs depuis des mois, craignant qu’il ne soit pas en mesure de rembourser en raison de ses finances publiques tendues. Nairobi a laissé des plumes pour s’en sortir, en émettant des eurobonds d’une valeur globale de 1,5 milliard de dollars pour financer l’opération de rachat.
Ces mouvements ont poussé le shilling local (KES) à la hausse, l’aidant à atteindre jeudi dernier son plus haut niveau par rapport au dollar depuis juin 2023.
Toutefois, le rendement à deux chiffres que le Kenya a été contraint de payer sur l’obligation de 1,5 milliard de dollars vendue cette semaine indique que les investisseurs la considèrent toujours comme risquée. La pression exercée sur les finances du gouvernement kényan l’a contraint à essayer de soutirer chaque shilling possible aux contribuables, ce qui a provoqué la colère des électeurs qui avaient soutenu le gouvernement actuel en pensant qu’il réduirait le coût de la vie.
Dans tout ce tableau compliqué, la bonne nouvelle est que le pays bénéficie du soutien international, notamment du FMI, qui a augmenté son programme de soutien de 941 millions de dollars en janvier 2024. En tout cas, le pays ne figure plus sur la liste des nations qui vont faire un défaut de paiement cette année, qui comporte surtout des poids lourds, essentiellement l’Egypte et le Pakistan.