Le début de l’année a été difficile pour la Bourse de Tunis. Au bout de 33 séances d’échanges, le Tunindex a perdu 4,50%, le Tunindex20 a laissé filer 4,28% de sa valeur. La capitalisation boursière a totalisé, à la date du 15 février 2024, 23 286 Mtnd, reculant ainsi de 1 176 Mtnd. C’est comme si le marché avait perdu deux valeurs phares de la taille de Délice Holding et de l’UBCI !
Au vu des chiffres de croissance, la tendance est logique. Le pays traverse une période critique, avec beaucoup d’incertitudes. La liquidité existe, les opportunités à long terme sont là, mais les opérations gagnantes à court terme qui dynamisent le marché sont absentes.
L’annonce du résultat d’Attijari Leasing pourrait donner du punch au marché et faire rappeler aux différents intervenants que malgré toutes les inquiétudes quant à l’impact de la hausse de l’imposition sur l’industrie financière, la possibilité de dégager un bien dividende est bien réelle.
Par ailleurs, la nomination d’un nouveau gouverneur à la Banque centrale pourrait changer les estimations de certains en matière de baisse des taux. Nous ne savons pas si M. Nouri compte lancer un signal au marché en utilisant l’étroite niche disponible pour faire bouger le taux directeur dès la prochaine réunion du conseil d’administration de la Banque, ou il préfèrera temporiser afin de mieux observer le comportement de l’indice des prix.
L’effet d’une telle manoeuvre risque encore de mettre de la pression sur les perspectives des banques, qui voient reculer leurs différentes sources de gains faciles. En contrepartie, cela va améliorer mécaniquement les niveaux de valorisation de l’ensemble des actions cotées. La Bourse traduit, avant tout, l’état d’esprit général. N’importe quel indice d’amélioration peut avoir un effet, même placebo.