Alors que le mois saint de Ramadan approche, le grand souci des Tunisiens est la disponibilité des produits alimentaires, particulièrement ceux de première nécessité. La capacité de l’Etat à les mettre à la disposition de la population sera surveillée à la loupe. C’est le vrai test des efforts fournis par le gouvernement afin de mettre fin aux crises successives du pain, de la farine, de l’huile végétale et du lait.
Selon les projections du ministère du Commerce et du Développement des exportations, la quantité de farine destinée à la fabrication des baguettes sera stable par rapport à celle de 2023, soit 6,5 millions de quintaux. Si nous considérons que ladite année n’était pas une référence en termes d’abondance de l’offre, nous comprenons que l’Etat compte bien valoriser sur le travail effectué pour maîtriser toute la chaîne d’approvisionnement afin de mettre fin aux fuites. Dans ce sens, une application informatique sera installée au niveau des minoteries afin de contrôler la distribution de la farine type PS, de sorte à ne permettre qu’aux boulangeries autorisées de l’obtenir et de respecter les quantités prédéfinies.
Quant à l’huile végétale, l’objectif est également de garder la consommation nationale à 174 000 tonnes. Cette quantité est, a priori, suffisante mais il faut la voir concrètement injectée dans le circuit. Sa distribution pose plus de défis que celle de la farine, car il y a peu d’intervenants dans le processus. L’idée est de renforcer le contrôle au niveau des industriels d’emballage. Néanmoins, tant que le réseau de distribution est basé sur les épiceries qui ne sont pas du tout informatisées, l’hémorragie aura toujours lieu. Il faudra travailler davantage là-dessus, car entre ce qui est effectivement importé et ce qui est accessible aux ménages, il y a un fossé.
Pour 2025 et 2026, les mêmes quantités sont programmées. Si le système devient plus efficace, les pénuries peuvent être enfin éradiquées. Reste juste la question de la consommation effective, car, au vu du pouvoir d’achat qui baisse quotidiennement, il faut penser que la demande par individu sera plus élevée.