Alors que l’actualité économique est dominée par le financement direct envisagé du déficit budgétaire par la Banque centrale, l’utilisation des 7 000 Mtnd programmée demeure essentielle. Est-ce que ce montant colossal sera utilisé pour couvrir des dépenses courantes, dans l’investissement ou plutôt dans le remboursement de la dette?
Si nous observons les chiffres du service de la dette relatif au mois de février, nous constatons que le calendrier est plus léger que celui de janvier, avec un total de 867,100 Mtnd de bons du Trésor à court terme (BTCT) répartis comme suit:
– BTCT 26 semaines 06/02/2024: 80,000 Mtnd,
– BTCT 26 semaines 28/02/2024: 50,000 Mtnd,
– BTCT 13 semaines 13/02/2024: 51,100 Mtnd,
– BTCT 13 semaines 28/02/2024: 686,000 Mtnd.
Il est à noter que ce mois connaîtra le remboursement d’un Eurobond d’une valeur de 850 M€ (Tunis 5.625 02/17/24). Néanmoins, le financement direct évoqué n’a aucune relation avec cela et il est destiné aux chantiers internes, si nombreux. Le niveau actuel des avoirs en devises est relativement confortable et permet d’honorer cet engagement. Pour le mois en cours, rien ne changera côté refinancement, une adjudication de BTA étant déjà programmée pour le 6 février, pour un montant de 100 Mtnd.
Nous excluons également l’utilisation potentielle de ces ressources pour les dépenses courantes du type salaires ou transferts sociaux. Cela n’aura aucun sens et l’inflation risque d’échapper à tout contrôle. Les recettes fiscales sont suffisantes pour ces chapitres.
Le meilleur emploi sera le remboursement des fournisseurs locaux, allant des entrepreneurs BTP aux laboratoires pharmaceutiques, en passant par les boulangeries et les autres prestataires de services. Cela donnera une bouffée d’oxygène à ces entreprises et sera positivement répercuté sur la croissance et le rythme de l’exécution des projets.
Ainsi, l’inflation additionnelle créée par une telle opération sera très faible et compensée par la dynamique de l’économie.
Le plus important est que ce refinancement soit exceptionnel. Si les gouvernements tombent dans cette solution de facilité et recourent de manière récurrente à ce mécanisme, les répercussions seront extrêmement graves.