Au quatrième quart de 2023, les produits d’exploitation bancaire de la BNA ont totalisé 537,887 MTND, une baisse de 16,3% par rapport à la même période en 2022. Ce montant record a été réalisé grâce à une marge d’intérêt en hausse de 17,6% à 89,656 MTND, à des commissions nettes de 36,418 MTBND (+13,5% en glissement annuel) et des revenus de portefeuilles de 100,432 MTND (contre 90,842 MTND sur la même période en 2022).
Les performances annuelles sont solides. Le PNB s’est accru de 8,4% à 964,896 MTND, dont une marge d’intérêt de 437,322 MTND, des commissions en produits de 139,316 MTND et des revenus de portefeuilles de 388,258 MTND. La BNA détient un portefeuille qui pèse 5 907 MTND, ce qui témoigne de l’importance de l’activité de placement dans la génération de bénéfice. Cela prouve aussi son exposition au risque souverain et aux entreprises publiques qu’elle soutient, notamment le secteur stratégique des céréales.
Son positionnement en tant que premier bailleur de fonds en Tunisie est donc compréhensible. L’encours global des crédits accordés s’est établi à 13 762 MTND. Sur l’ensemble de l’année, il a légèrement baissé de 67,736 MTND. La banque a donc freiné sa générosité, tenant davantage compte des risques de contrepartie qui sont sérieux pour l’ensemble des établissements de crédit.
En 2023, la collecte nette a été de 868,737 MTND, une performance qui serait difficilement vue ailleurs. Les dépôts d’épargne ont évolué de 8,5% à 3 923 MTND, ce qui prouve que la banque paie davantage d’intérêts pour rémunérer ses ressources. L’impact sera observé dans la marge d’intérêt des prochains trimestres.
En parallèle, la banque a vu ses charges d’exploitation progresser de 3,9% à 371,480 MTND, un rythme plus faible que l’inflation.
Nous pensons que la BNA pourrait réaliser un bénéfice net aux alentours de 150 MTND. Outre l’imposition additionnelle, il y a l’épineuse question du coût du risque. Certes, la Banque centrale va monter en exigences en matière de normes prudentielles, ce qui signifie davantage de provisions. Son exposition aux entreprises publiques n’est pas un élément en sa faveur. Avec de telles ressources et une empreinte géographique aussi importante, la BNA aurait pu réaliser des gains beaucoup plus élevés si elle avait les mains totalement libres. Bien que son appartenance à l’Etat lui confère un flux de business avec les plus grandes entités, cela limite aussi sa marge de manœuvre auprès des entreprises privées rentables. Sa nature publique lui confère des responsabilités. Les investisseurs doivent bien comprendre cette réalité lorsqu’ils valorisent le titre.