Les dirigeants des entreprises du monde entier suivent de près les tensions en mer Rouge et s’inquiètent sérieusement pour les perturbations des chaînes d’approvisionnement qui semblent bien parties pour durer.
Depuis le mois de novembre dernier, les Houthis attaquent les navires commerciaux circulant dans la mer Rouge et les présentent comme une réponse à la guerre en cours dans la bande de Gaza. Les États-Unis et ses alliés ont lancé une série de frappes visant à mettre fin à ces attaques et à rassurer les bateaux. Toutefois, les tensions sont tellement élevées que plusieurs cargos ont interrompu leur transit dans la région et acheminent désormais leurs marchandises via le cap de Bonne-Espérance. Ce détournement ajoute une dizaine de jours, ce qui rallonge et renchérit le transport des marchandises de l’Asie vers l’Europe et vice-versa.
Paradoxalement, les entreprises se sont habituées à vivre des perturbations permanentes. La volatilité est quasiment devenue la nouvelle normalité. En 2024 et 2025, tous les indicateurs convergent vers une seule conclusion: le monde continuera d’être volatil parce que les sources de perturbation sont très actives. La volatilité des chaînes d’approvisionnement pourrait se traduire par une hausse des prix pour les consommateurs et par davantage de maux de tête pour les banquiers centraux, qui s’attaquent à une inflation galopante depuis 2022. S’il y a une escalade au Moyen-Orient ou en Europe de l’Est, cela pourrait facilement avoir un impact sur les prix de l’énergie, sur le sentiment général de l’économie, sur le taux de change, sur l’inflation, etc.
Par ailleurs, le secteur du transport maritime doit faire face à un ensemble de questions et de problématiques urgentes, avec la multiplication des conflits, le changement climatique et la situation géopolitique globalement complexe, entraînant une hausse des taux de fret. Ce n’est pas dans l’intérêt de la fluidité mondiale que l’hémorragie des points précieux de croissance mondiale continue.