Les tensions au Moyen-Orient vont encore se prolonger et l’économie mondiale en paiera un prix élevé. Hier, l’Iran a capturé un pétrolier précédemment impliqué dans un différend entre Washington et Téhéran au sujet du transport de brut sanctionné par les États-Unis. La marine iranienne a saisi le navire St Nikolas dans le golfe d’Oman, après qu’il eut remis du brut iranien aux autorités américaines à la suite d’allégations de violations des sanctions.
Le St Nikolas faisait route vers le port turc d’Aliaga après avoir chargé du brut depuis le terminal pétrolier irakien de Basrah. Il comptait 18 membres d’équipage philippins et un grec.
En octobre 2023, Empire Navigation, la société qui gère le navire, a déclaré avoir résolu une violation des sanctions américaines avec le ministère américain de la Justice qui a déterminé que le navire, alors connu sous le nom de Rajan, a chargé du pétrole iranien sanctionné entre janvier et février 2022 par le biais d’un transfert de navire à navire près de Singapour. Dans le cadre des retombées, Empire Navigation a transporté la cargaison sanctionnée jusqu’à Houston, où elle pourrait être confisquée par le département de la Justice.
L’incident d’hier est le dernier d’une série d’attaques en mer Rouge, le mouvement Houthi du Yémen ciblant les navires commerciaux et aggravant le risque maritime d’une route commerciale très fréquentée. Les Houthis affirment poursuivre leurs activités en représailles à la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza. Les tensions entre Washington et Téhéran se sont intensifiées ces dernières semaines, le président américain Joe Biden ayant mis en garde l’Iran contre toute ingérence potentielle.
Les prix du pétrole sont sensibles à l’agitation des mers du Moyen-Orient en raison de la possibilité de goulets d’étranglement dans l’approvisionnement. Les prix ont repris moins de deux dollars hier pour le Brent, mais demeurent toujours inférieurs à 80 dollars le baril. Pour le moment, ce niveau de prix est une aubaine pour la Tunisie qui, malgré tout ce contexte compliqué, semble pouvoir tenir son pari d’une hypothèse des cours du pétrole à 81 dollars. Les marchés lui donnent raison, pour le moment.