Le comité de supervision des courbes de Tunisie Clearing a lancé, en période de test, une courbe des taux des obligations corporate (leasing). Cette mise en place fait référence à la représentation graphique des rendements desdites obligations en fonction de leur maturité.
Ces obligations privées présentent un niveau de risque supérieur à celui des bons du Trésor considérés comme des instruments sans risque, laquelle différence est exprimée sous forme de prime de risque.
Alors que la courbe des taux sans risque est utilisée pour évaluer les taux d’intérêt des valeurs du Trésor, elle ne tient pas compte du risque spécifique associé aux obligations privées. Ce projet vise donc à remédier à cette lacune en développant une courbe des taux des obligations privées qui reflète adéquatement le niveau de risque inhérent à ces titres.
En intégrant la notion de risque dans la construction de la courbe des taux des obligations privées, il sera possible d’évaluer le coût d’emprunt pour les émetteurs privés, en prenant en compte les primes de risque appropriées. Cela permettra également aux investisseurs de mieux évaluer la rémunération attendue pour les titres à risque et de prendre des décisions d’investissement plus éclairées.
La méthode utilisée dans la construction de cette courbe est le Z-Spread, qui constitue une approche couramment utilisée pour estimer les taux d’intérêt dans un marché obligataire lorsque les titres ne sont pas très liquides ou lorsqu’il n’y a pas de notation financière disponible pour toutes les obligations émises.
C’est une très bonne nouvelle pour les intervenants sur le marché et pour ceux qui pratiquent la valorisation des actifs. Aujourd’hui, la prime de risque sera partagée par tout le marché et une meilleure évaluation sera possible.
De plus, cette courbe aidera dans l’établissement d’états financiers en IFRS, puisqu’il faudra bien valoriser les titres de créances et ne plus se contenter de la valeur mathématique. C’est une excellente initiative et un must pour une place financière qui se respecte.