Selon les chiffres du ministère turc du Tourisme, 158 000 Tunisiens ont visité la Turquie jusqu’à fin novembre 2023. Istanbul est bien la Mecque de bon nombre de nos compatriotes qui cherchent à changer d’air et à s’offrir un séjour au-delà des frontières.
La destination turque demeure très compétitive pour les Tunisiens. C’est un pays qui ne requiert pas de visa et dont les coûts d’hébergement et de voyage sont raisonnables, plus faibles même que nos hôtels. Il y a beaucoup de ressemblances culturelles qui jouent en sa faveur.
De plus, il ne faut pas oublier les flux commerciaux créés par les Tunisiens qui importent plein de marchandises qu’ils commercialisent après sur les réseaux sociaux. Si chaque Tunisien a acheté des articles d’habillement pour 2 000 dinars, il se trouve qu’il y a un business de plus de 300 millions de dinars qui passe au nez et à la barbe des autorités. Le volume réel de ce business est clairement beaucoup plus important, ce qui pose des questions sur l’efficacité de la récente révision de l’accord d’échange commercial entre Tunis et Ankara. Certes, il y aura un impact sur les transactions d’importations organisées et qui transitent par les services des douanes. Toutefois, le fléau qui a asphyxié les fabricants d’articles d’habillement va persister, et les commerçants vont toujours souffrir d’une concurrence déloyale, mais qui ne peut pas être pratiquement stoppée.
Reste à préciser deux informations. La première est que les Tunisiens ne représentent que la 10e nationalité arabe dans le classement. Nous sommes devancés par les Irakiens (987 000 touristes), les Saoudiens (784 000) et les Jordaniens (369 000).
La seconde est que le nombre des touristes tunisiens qui ont atterri en Turquie a baissé de 17% en glissement annuel. Cela est expliqué par le séisme qui a secoué le pays tôt cette année, d’une part, et par l’effritement du pouvoir d’achat, d’autre part. Ce n’est plus évident d’épargner de l’argent pour partir en voyage. D’ailleurs, c’est une tendance quasi générale pour toutes les nationalités.