Fin septembre 2023, l’endettement des particuliers auprès du secteur bancaire a totalisé 28 450 Mtnd. Sur neuf mois, l’encours additionnel net était de 316,869 Mtnd. Sur la même période en 2022, ce chiffre était de 880,874 Mtnd. Le rythme a nettement décéléré et la principale raison est bien connue: le niveau des taux d’intérêt, tous à deux chiffres.
Par catégorie, nous constatons que l’encours des crédits à la consommation s’est établi à 4 703 Mtnd, augmentant de 202,947 Mtnd par rapport à décembre 2022. Ce segment a donc contribué à plus de 64% dans la croissance observée sur la période. Ce type de prêts sert à répondre à des dépenses urgentes et imprévues ou à des petits investissements personnels. En d’autres termes, il remplace l’épargne qui n’a pas été constituée à cause de l’effritement du pouvoir d’achat.
Les crédits d’aménagement de logement ont totalisé 10 681 Mtnd, en hausse de 91,156 Mtnd depuis le début de l’année. Sur les neuf premiers mois de 2022, la progression de l’encours était de 257,193 Mtnd. En plus de la question des taux, la flambée des prix des matières premières et de la main-d’œuvre, outre le manque de travailleurs spécialisés, explique cette tendance.
Idem pour les crédits logement, dont l’encours s’élève à 12 664 Mtnd après une augmentation nette de 29,387 Mtnd seulement depuis le début de l’année. Le secteur est en panne. Pour rappel, sur le premier semestre 2023, le taux d’intérêt effectif moyen est de 10,57%. C’est un niveau élevé et il suffit de faire une simulation pour s’en apercevoir. A titre de comparaison, sur les trois premiers trimestres 2022, la progression était de 321,626 Mtnd.
Pour les prêts véhicules, l’encours s’est même replié de 7,191 Mtnd à 389,276 Mtnd, traduisant la hausse inédite des prix des voitures. Enfin, les crédits universitaires sont de 11,830 Mtnd seulement contre 11,260 Mtnd fin 2022.
Ces statistiques prouvent que les Tunisiens ne sont plus capables de supporter les charges des mensualités d’un crédit bancaire, toutes catégories confondues. Nous pensons que ces chiffres vont significativement s’améliorer en 2024, si les taux baissent tôt. Sinon, c’est une autre année modeste pour le segment des particuliers.