Les attaques des Houthis contre des cargos dans la mer Rouge se sont intensifiées ces dernières journées, exacerbant les risques auxquels les navires transitant par la région peuvent être confrontés. Dans un contexte d’escalade des tensions géopolitiques au Moyen-Orient, les compagnies maritimes ont été contraintes à ordonner à leurs navires de suspendre temporairement leur navigation dans la zone.
Le plus grand armateur au monde, A.P. Moller-Maersk, a ordonné à ses navires se dirigeant vers l’entrée sud de la mer Rouge d’arrêter leurs voyages. La compagnie a déclaré dans un communiqué qu’«après l’accident survenu avec le navire Maersk Gibraltar et l’autre attaque contre un autre porte-conteneurs aujourd’hui, nous avons donné des instructions à tous les navires Maersk de la région destinés à passer par le détroit de Bab al-Mandab de s’arrêter jusqu’à nouvel ordre».
La compagnie allemande de transport de conteneurs Hapag-Lloyd a également annoncé hier vendredi la suspension temporaire de ses voyages traversant la mer Rouge. Le navire Al Jasrah, qui lui appartient, avait été attaqué alors qu’il naviguait près des côtes du Yémen.
Maersk Tankers et Euronav, deux compagnies pétrolières, ont déclaré insister sur une clause dans leurs contrats leur permettant de détourner leurs navires pour naviguer autour de l’Afrique si elles jugent les eaux au large du Yémen dangereuses.
La société britannique de sécurité maritime Ambrey a déclaré hier que le porte-conteneurs suisse MSC Platium III, battant pavillon du Liberia, avait été pris pour cible alors qu’il transitait vers le nord, à environ 22,8 milles marins au sud-ouest du Yémen.
Ces incidents constituent une menace pour les navires traversant l’une des routes commerciales les plus importantes du monde, ce qui pourrait les obliger à modifier leur cap et à contourner le cap de Bonne-Espérance en Afrique. Les risques de détournement du commerce mondial augmentent le coût du transport des marchandises, perturbent les chaînes d’approvisionnement et provoquent des retards imprévisibles. De plus, la sécheresse étouffe le trafic dans le canal de Panama. Ce double coup dur oblige les compagnies maritimes à rechercher des itinéraires plus longs et plus coûteux autour de l’Afrique et de l’Amérique du Sud pour éviter les risques liés à la traversée des deux meilleurs raccourcis entre l’Asie et les États-Unis et l’Europe.