Selon un rapport intitulé “Pourquoi le taux de chômage est-il si élevé en Tunisie? Preuves des facteurs politiques” publié par le FMI, les jeunes et les récents diplômés issus de familles à revenus plus modestes courent un risque accru de se retrouver au chômage. Chez les jeunes âgés de 15 à 29 ans, le niveau d’éducation a un impact sur le taux de chômage, et cette tendance est plus marquée chez les hommes que chez les femmes.
Ces inégalités persistantes reflètent les défis auxquels l’économie tunisienne est confrontée. Il est essentiel non seulement d’intégrer efficacement une main-d’œuvre jeune en pleine croissance, mais aussi de créer de nouvelles opportunités pour les personnes qui souffrent de chômage de longue durée. Cela nécessite une réponse immédiate et adaptée pour lutter contre le taux de chômage persistant en Tunisie.
En ce qui concerne l’offre de main-d’œuvre, la Tunisie est aux prises avec des problèmes structurels majeurs, notamment une nette dualité sur le marché de l’emploi, où l’emploi informel prédomine, atteignant plus de 60 % dans certains secteurs. L’emploi informel est fortement corrélé au niveau d’éducation, avec une prévalence marquée parmi les non-diplômés. Selon la Banque mondiale en 2014, 80 % de la main-d’œuvre informelle n’ont atteint qu’un niveau d’éducation primaire ou secondaire, et 10 % sont analphabètes. Les jeunes optent souvent pour des emplois indépendants, qui sont également informels, en particulier dans les zones rurales. En revanche, de nombreux diplômés universitaires restent au chômage au lieu de travailler dans le secteur informel.
Il est important de noter que le rapport mentionne un taux de chômage atteignant 16,2 % au premier trimestre de 2023, plaçant la Tunisie parmi les pays affichant l’un des taux de chômage les plus élevés de la région du Moyen-Orient et d’Asie centrale, avec des inégalités marquées liées au genre, à l’âge et à la répartition géographique.