Une étude publiée par le Center for Global Development a montré que l’Afrique est moins susceptible de suivre le modèle de développement de l’Asie de l’Est, basé sur l’industrie manufacturière, pour sortir les gens de la pauvreté.
Le rapport prévoit une croissance mondiale jusqu’en 2050 et modélise les changements dans les économies de 59 pays représentant environ les trois quarts du PIB et de la population mondiale. Selon ses analyses, la Chine va encore augmenter sa part de production manufacturière mondiale, en s’orientant vers des segments à plus forte valeur ajoutée. Théoriquement, cela peut permettre à d’autres pays en développement d’Afrique, d’Asie du Sud-Est et d’Amérique latine de se lancer dans la fabrication de produits bas de gamme dans les secteurs abandonnés par Pékin. Néanmoins, cela ne suffira pas à reproduire le modèle de développement transformateur de l’Asie de l’Est, qui consiste à passer de l’agriculture à l’industrie manufacturière.
De nombreux pays passeront plutôt directement de l’agriculture aux services, où l’emploi se développera rapidement, notamment grâce aux nouvelles technologies. Les exploitations agricoles vont se vider au cours des prochaines décennies. La main-d’œuvre va probablement affluer dans les bureaux et les magasins, et non dans les usines.
Dans les pays à faibles revenus, le nombre d’emplois dans les usines suivra, à peine, le rythme de la croissance démographique au cours des 30 prochaines années. Les emplois manufacturiers devraient se maintenir à moins de 8% de l’emploi total. A l’autre bout du spectre, la part des emplois manufacturiers dans les pays à revenus élevés continuera à diminuer, passant de 11,4% actuellement à 8,3% d’ici 2050.
Selon l’étude, les emplois du secteur privé des services représenteront environ 37% des emplois mondiaux d’ici à 2050, et 26% dans les pays à faibles revenus d’aujourd’hui, contre environ 12% actuellement.
La Tunisie, qui a fait prévaloir ses atouts dans certains secteurs, doit tenir compte de ces tendances dans ses plans de développement. Nous devons profiter de cela pour développer encore nos usines et, surtout, notre agriculture. Nous n’avons pas besoin de changer radicalement notre modèle, mais simplement de le rendre plus flexible et intelligent.