Une étude élaborée par le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) met en évidence l’importance du secteur bancaire dans le soutien aux investissements et aux projets en Tunisie. Elle préconise une refonte significative du système bancaire pour renforcer le financement de l’économie nationale et des petites et moyennes entreprises (PME). De plus, l’étude encourage la promotion de l’économie sociale et solidaire (ESS) en tant que moyen pour stimuler l’épargne et l’investissement.
Le modèle de développement en Tunisie depuis l’Indépendance est jugé insuffisant pour stimuler la croissance économique et préserver la richesse productive. Cela est dû à la présence de multiples pratiques illégales de transfert d’argent et de contrebande de fonds à travers des institutions non résidentes ayant le droit de rapatrier leurs bénéfices et de gérer la dette. Comme déclaré par le chargé des études au FTDES, Abdeljelil Bedoui. Et de poursuivre: “Ces facteurs ont conduit à une économie qui fonctionne au profit d’autres acteurs, car les fondements de la création de richesse disparaissent”.
Selon Bedoui, pour améliorer les performances du système bancaire, une restructuration est nécessaire, notamment en réduisant le nombre de banques, prenant l’exemple du Maroc où il y a moins de banques qu’en Tunisie, mais les prêts dépassent les 100% du PIB. Il a également évoqué le faible financement bancaire des PME: malgré leur représentation à hauteur de 90% dans l’économie, elles n’obtiennent que 12% de ce financement.
L’étude a été réalisée par cinq économistes: Abdeljelil Bedoui, Zied Saadaoui, Mongi Mokadem, Mohamed Sami Nebiet et Nourel Houda Jelassi. Elle se divise en six parties:
1. L’historique du problème de financement et sa relation avec les composantes du modèle de développement.
2. Le bilan de la contribution du système bancaire tunisien au financement de l’économie et la nécessité d’une réforme profonde.
3. La contribution limitée du financement extérieur au développement de la Tunisie.
4. La promotion de l’épargne nationale par le biais d’une réforme fiscale, d’une augmentation des ressources non fiscales, de la rationalisation des dépenses publiques et du développement de l’épargne populaire.
5. La nécessité de développer une économie solidaire et sociale en tant que source de financement supplémentaire et pour renforcer le tissu économique.
6. L’importance de la microfinance pour accroître l’intégration financière des personnes exclues du circuit économique et lutter contre la pauvreté et la marginalisation.