Le domaine de l’Etat a généré des recettes considérables en 2023. Les redevances, loyers et autres produits ont totalisé 2 639,1 Mtnd, en hausse de 4,6% en glissement annuel. Il y a aussi le dividende perçu sur les participations publiques (285,8 Mtnd contre 84,3 en 2022), les bénéfices des entreprises publiques (567,2 Mtnd contre 450,7 en 2022) et les intérêts dégagés sur les différents comptes (150,0 Mtnd contre 135,0 en 2022).
Les recettes sont sur une tendance haussière, mais elles ne couvrent toujours pas le déficit causé par les entités déficitaires et en difficulté. Pour pouvoir juger le rendement de l’actif de l’Etat, il ne faut pas s’arrêter ni à ce flux financier de taille ni au dossier des entités en souffrance. Ce qu’il faut retenir de ces chiffres, c’est que la gestion publique n’est pas aussi chaotique qu’on le pense. Elle peut s’améliorer et espérer atteindre un équilibre global au bout de quelques années, à condition que des efforts soient fournis.
Ce qui manque, c’est un peu d’audace dans l’utilisation de ces ressources, de sorte à mieux les intégrer dans la production. Il y a quelques initiatives actuelles pour utiliser des propriétés de l’Etat dans le cadre de partenariats public-privé. Quelle que soit la forme de l’entreprise, citoyenne ou «normale», il faut l’encourager tant qu’il y a de la valeur ajoutée.
L’actif public est l’un des principaux outils disponibles à l’exécutif pour relancer l’économie, notamment dans les zones où les investissements manquent. Par le simple moyen de mettre à la disposition des entrepreneurs des terrains ou d’autres moyens de production, l’Etat est capable de donner un coup de pouce à la croissance sans dépenser le moindre dinar.
Pour le faire, il faut professionnaliser la fonction actionnaire de l’Etat. Les compétences techniques et managériales sont là, et il suffit de créer le cadre pour les exploiter. En Tunisie, cette fonction n’est pas toujours bien assurée, car les intervenants sont multiples et sont dispersés dans les différentes administrations. C’est une réforme à initier le plus rapidement possible.