L’Arabie saoudite a maintenu son ultimatum selon lequel les entreprises étrangères devront établir leur siège régional dans le royaume, sous peine de se voir interdire l’accès à des contrats gouvernementaux lucratifs. La date limite est fixée au 1erjanvier 2024.
L’histoire remonte à février 2021. Le gouvernement saoudien a surpris en annonçant qu’il cesserait, d’ici à 2024, de faire des affaires avec les entreprises internationales dont le siège régional n’était pas basé dans le pays.
La nouvelle a stupéfié les investisseurs et les travailleurs expatriés, dont beaucoup ont vu dans cette décision une attaque contre Dubaï, la capitale commerciale des Émirats arabes unis, qui abrite la plus forte concentration de sièges régionaux au Moyen-Orient. Les entreprises qui vont déménager bénéficieront d’avantages, d’aides et d’incitations importantes offerts par Riyad.
Le programme ambitieux Vision 2030, lancé par le prince héritier Mohammed bin Salman en 2016, vise à créer des emplois dans le secteur privé et à diversifier l’économie. Le projet de siège régional du royaume s’inscrit dans cette optique.
Lorsqu’il a été annoncé pour la première fois, l’ultimatum concernant le siège a suscité le scepticisme et la critique de nombreux investisseurs et analystes régionaux, qui ont mis en doute la capacité de l’Arabie saoudite à attirer suffisamment de talents étrangers. Les expatriés de Dubaï se sont interrogés sur la capacité du royaume à fournir des services de qualité de vie suffisants, tels que des écoles internationales, des logements spacieux et des aspects d’un mode de vie plus occidental, surtout l’alcool, toujours illégal en Arabie saoudite.
Mais comme de plus en plus d’entreprises s’intéressent au vaste marché relativement inexploité du royaume, la destination suscite beaucoup d’intérêt et les investissements augmentent rapidement. La priorité est accordée aux entreprises qui apportent la création de valeur et qui créent des emplois de haute qualité pour les locaux. C’est primordial pour une économie qui enregistrerait une contraction économique de 0,9% en 2023, selon la Banque mondiale.