La Tunisie se trouve à l’aube d’un projet d’envergure visant à mettre en œuvre sa stratégie nationale de l’eau d’ici 2050, ayant pour objectif de permettre l’accès à l’eau potable pour l’ensemble de sa population tout en renforçant la sécurité alimentaire du pays. Lors d’un atelier de travail organisé au siège du ministère de l’Agriculture en collaboration avec l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Rafik Aini, directeur au cabinet du ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, a dévoilé que cette initiative exigerait une mobilisation financière de 70 milliards de dinars, soit un budget annuel de 2,7 milliards de dinars.
Au cœur de cette stratégie, comprenant 43 projets et 1200 mesures, l’accent est mis sur la réduction de l’attribution d’eau à l’agriculture, passant de 80 à 70%. Les 30% restants seront consacrés à la consommation nationale, ainsi qu’aux secteurs touristique et industriel. Une optimisation des réseaux de distribution d’eau potable et d’irrigation est prévue pour récupérer 300 millions de mètres cubes d’eau. De plus, la valorisation des eaux usées, qui représenteront 600 millions de mètres cubes en 2050 dans le secteur agricole, constituera un élément essentiel de cette stratégie.
Parmi les projets envisagés figure la construction de 31 barrages collinaires d’ici 2050, auxquels s’ajouteront d’autres ouvrages souterrains. L’objectif fondamental de cette stratégie est d’assurer un approvisionnement quotidien de 115 litres d’eau par habitant, une nette amélioration par rapport aux maigres 420 mètres cubes par an et par habitant actuellement disponibles. La Tunisie est, de fait, l’un des pays au monde confrontés à une situation de stress hydrique.
Selon les estimations du ministère, la demande nationale en eau devrait augmenter de 38% d’ici 2050, tandis que les ressources hydriques continueront à se réduire, atteignant une baisse de 28%. Dans ce contexte, la Tunisie s’engage résolument à mettre en œuvre cette stratégie, garantissant ainsi un avenir plus sûr en matière d’eau et de sécurité alimentaire.
Avec TAP