Alors que la Tunisie se prépare à un nouvel exercice budgétaire sans recourir au FMI, l’Égypte mène une course contre la montre pour décrocher un nouveau financement de l’institution financière. Le Caire mène des pourparlers pour porter son programme de sauvetage à plus de 5 milliards de dollars.
Le prix à payer est clair: changer de politique monétaire. L’Égypte ne pourra décrocher les 2 milliards supplémentaires qu’une fois qu’elle aura achevé les deux examens de son programme, initialement prévus en mars et septembre 2023, qui ont été retardés.
Si un accord est trouvé, cette décision injecterait davantage d’argent dans l’économie, qui souffre de la crise la plus profonde depuis des décennies. L’Égypte est le deuxième emprunteur du FMI après l’Argentine et fait face à des besoins de financement estimés à 24 milliards de dollars pour son exercice budgétaire qui prendra fin en juin 2024.
La gestion de la monnaie égyptienne est la principale pierre d’achoppement, avec les demandes d’une nouvelle dévaluation. Ainsi, il est fort probable que cela va intervenir après l’élection présidentielle de décembre 2023. L’Égypte a dévalué sa monnaie à trois reprises depuis début 2022, la livre perdant près de la moitié de sa valeur par rapport au dollar. La directrice du FMI, Kristalina Georgieva, a déclaré la semaine dernière que le pays épuiserait ses réserves à moins de dévaluer à nouveau sa monnaie.
Une révision réussie débloquerait 700 millions de dollars en tranches de prêt différées, permettrait l’accès à un fonds de flexibilité de 1,3 milliard de dollars et pourrait potentiellement stimuler d’importants investissements en provenance des pays du Golfe. Toutefois, la dévaluation va anéantir une population qui souffre déjà.