La société des Ciments de Bizerte a annoncé une nouvelle perte lors du premier semestre 2023 de -17,270 Mtnd. Les fonds propres du cimentier se sont encore effrités à 39,386 Mtnd, sous le poids de résultats reportés négatifs de -151,067 Mtnd.
Bien que les revenus aient reculé de 16,6% à 48,177 Mtnd, la marge brute a retrouvé le territoire positif à 0,966 Mtnd. Néanmoins, cette marge brute demeure faible à cause de l’insuffisance de la production et la flambée des prix des matières consommables. La production de clinker a reculé de 114 631 tonnes sur les six premiers mois de l’année. Le nombre de jours d’arrêt durant cette période a totalisé 106. Le manque de coke de pétrole est à l’origine de 66 jours d’arrêt, 26 jours étaient pour des arrêts techniques (prévus et imprévus) et 14 jours pour manque de matière première dans l’atelier du broyeur à cru. L’énergie constitue plus de 50% du coût de revient et le prix moyen pondéré du coke de pétrole a augmenté de près de 21% à 923,211 Tnd.
Il y a eu également une hausse considérable des autres charges d’exploitation de 55,7% à 8,554 Mtnd, sous l’effet de la sous-activité de la période évaluée à 5,425 Mtnd. De plus, les charges financières sont passées de 5,120 Mtnd fin juin 2022 à 7,650 Mtnd une année plus tard. L’endettement de la société reste élevé, totalisant 141,050 Mtnd.
Pour le second semestre, nous pensons que la situation ne va pas s’améliorer. D’ailleurs, l’incendie qui s’est produit dans la salle des moteurs du pont mobile de Bizerte a causé l’arrêt de l’approvisionnement en coke de pétrole durant quelques jours. La société continuera à souffrir d’un marché peu dynamique et des coûts de financement élevés. A moyen terme, la priorité doit être accordée à l’allégement de l’endettement et à trouver une solution pour maintenir un rythme d’activité durable et rentable. Ce n’est pas facile d’atteindre ces objectifs, et la clé reste le changement du mix énergétique du cimentier.