Les Émirats arabes unis (EAU) sont sur le point de devenir le premier État du Golfe à légaliser les casinos. C’est ce que Bloomberg a révélé, citant même Jim Murren, vétéran de l’industrie du jeu à Las Vegas, comme chargé de ce secteur dans le pays.
La décision était attendue depuis longtemps, surtout avec la qualité des hôtels à Dubaï. Par ailleurs, Wynn Resorts est en train de construire un complexe de jeux de 3,9 milliards de dollars à Ras Al Khaimah et compte bien obtenir prochainement sa licence.
Les enjeux financiers sont importants. Bloomberg Intelligence estime que les EAU pourraient engranger jusqu’à 6,6 milliards de dollars de recettes de jeux par an et finir par dépasser Singapour, et son célèbre complexe hôtelier Marina Bay Sands. C’est l’équivalent de 1,6% du PIB.
L’autorisation des jeux d’argent constituerait un changement radical pour les Émirats arabes unis où la charia est la principale source de la législation. Actuellement, le jeu est passible d’une amende et/ou d’une peine de deux ans de prison.
Face à la concurrence croissante imposée par l’Arabie saoudite et le Qatar, Dubaï a introduit une série de réformes pour conserver son avantage. Pour les riches du monde qui passent leurs vacances ou quelques jours dans l’émirat, jouer à la roulette ou au blackjack serait le bienvenu. La question maintenant concerne les prochaines décisions qui seraient prises par les dirigeants émiratis. Dans leur guerre de survie économique, ils ne laissent aucune niche sans l’exploiter. Probablement, cela serait insuffisant pour faire face à la force de frappe saoudienne, la profondeur de son marché et la puissance financière de son fonds souverain.