La banque de développement fondée par les pays du BRICS (NDB) a clôturé la vente aux enchères de ses premières obligations en rands sud-africains hier. Il s’agit de deux émissions, la première de 1 milliard de rands (52,3 millions de dollars) à cinq ans et la seconde de 500 millions de rands à trois ans. Le marché de la dette à Johannesburg avait soif de papiers de qualité, et la demande totale était de 2,67 milliards de rands.
Le prix de l’obligation à trois ans a été fixé à un taux variable de 95 points de base au-dessus du taux moyen interbancaire à trois mois de Johannesburg (Jibar), tandis que le prix de l’obligation à cinq ans a été fixé à Jibar +1,05%.
C’est une réponse aux critiques adressées à l’établissement financier, largement critiqué pour son manque d’engagements dans la collecte de fonds et l’octroi de prêts en monnaies locales. Cela l’a poussé à se fixer comme objectif l’augmentation de ces financements à 30% d’ici 2026 contre 22% actuellement.
Pour les autorités sud-africaines, c’est une aubaine. La NDB deviendra le nouveau véhicule de financement de substitution pour les entreprises publiques, généralement défaillantes. Les investisseurs l’ont bien compris, et les taux sont plus chers que les obligations de l’Etat. La dernière émission à 7 ans était à Jibar + 90 points de base. Toutefois, les prix des deux émissions affichent les écarts les plus serrés obtenus par un émetteur non gouvernemental en 2023.
L’utilité de cette opération est qu’elle nous rappelle que rejoindre les BRICS ne signifie pas automatiquement l’accès à un gisement de financements. Ces pays se sont également inscrits dans une logique marché. Ils offrent une aide technique pour développer les places financières locales et les rendre plus profondes. Dans le cas d’espèce, c’est de l’argent sud-africain et non chinois qui a été placé. Pour un pays comme la Tunisie, les retombées d’une appartenance à ce bloc économique ne peuvent être que positives, mais l’adhésion ne pourra jamais se substituer aux partenariats actuels et historiques. Pour en profiter, il faut jouer la carte de la complémentarité et partir du principe que l’argent reçu, sous n’importe quelle forme, sera toujours pricé en fonction des risques souverains.