Wegovy, un médicament contre l’obésité fabriqué par le laboratoire danois Novo Nordisk, s’est avéré efficace dans un autre domaine. Les essais cliniques ont prouvé qu’il réduit de 20% le risque de problèmes cardiaques graves. Il semble également que les médicaments contre l’obésité peuvent avoir des effets bénéfiques importants sur la santé, au-delà de la perte des kilos superflus.
Les avancées scientifiques sont quotidiennes, mais cette découverte est particulièrement importante pour l’industrie pharmaceutique mondiale. Il y a un enjeu économique de taille derrière tout cela: la prise en charge par les assureurs américains et européens de ces traitements pour la perte de poids.
Si des études complémentaires confirment ces résultats, les compagnies d’assurances seront dans l’embarras. Jusqu’à maintenant, elles ont toujours refusé d’offrir une couverture totale pour les médicaments contre l’obésité. La raison en est le coût qui s’élève en moyenne à 1 350 dollars par mois et par patient.
Dans le monde des investissements, ces traitements intéressent les bailleurs de fonds, en parallèle d’une montée en flèche de leur popularité. Ils aident les gens à perdre du poids de façon spectaculaire au fil du temps grâce à une idée simple: imiter une hormone produite dans l’intestin pour réduire, voire supprimer, l’appétit. Cela a poussé d’autres fabricants à se lancer sur ce marché, comme Eli Lilly et Pfizer. Nous sommes en train de parler d’un marché estimé à 200 milliards de dollars d’ici 2030.
Quant à Novo Nordisk, il vient d’annoncer hier l’acquisition d’Inversago Pharma, un fabricant privé de médicaments contre l’obésité, pour 1,08 milliard de dollars, afin d’élargir son portefeuille de produits amaigrissants. Le traitement phare d’Inversago est un médicament oral qui a aidé les patients à perdre en moyenne 3 kilogrammes après 28 jours, dans le cadre d’un premier petit essai clinique de phase.
Pour la Tunisie, il est difficile de voir de tels remèdes débarquer vu leurs prix, jugés scandaleux même par les Occidentaux. De plus, il n’y a aucune chance pour que la Cnam les prenne en charge. Le seul potentiel bénéficiaire serait l’industrie pharmaceutique locale qui pourrait produire, en sous-traitance, ces médicaments dans les années à venir.