L’industrie du jeu en Afrique subsaharienne devrait générer plus d’un milliard de dollars pour la première fois en 2024, selon les dernières estimations du bureau d’études néerlandais Newzoo. C’est probablement un chiffre surprenant puisque nous sommes en train de parler d’un continent où la croissance économique est faible, avec une inflation persistante, des conditions financières difficiles et une dette élevée.
Les jeux vendus dans la région ont généré 862,8 millions de dollars de revenus en 2022, soit une hausse de 8,7% en glissement annuel. Ce chiffre est en contradiction avec la contraction générale de l’activité des jeux vidéo dans le monde (-5,1% par rapport à 2021). L’effet confinement s’estompe et l’augmentation du coût de la vie oblige désormais les consommateurs à se serrer la ceinture.
En particulier, l’une des statistiques les plus remarquables est le rythme soutenu de la demande par le marché d’Afrique subsaharienne, où l’appétit pour le contenu est plus que jamais intense. Dans cette région, il y a le taux de croissance de population le plus rapide au monde. Les gens découvrent l’internet haut débit et la majorité écrasante d’entre eux utilisent des smartphones. Selon l’organisme de l’industrie mobile GSMA, d’ici 2030, 87% de la population subsaharienne possédera un smartphone, contre 51% en 2022. L’industrie africaine de jeux doit sa surperformance, en grande partie, à l’utilisation des téléphones. Les jeux mobiles ont généré 778,6 millions de dollars de revenus en 2022, ce qui représente environ 90% des ventes totales.
Le Nigeria est en tête des revenus annuels totaux des jeux, avec 249 millions de dollars, suivi de l’Afrique du Sud (236 millions de dollars). Viennent ensuite le Kenya (46 millions de dollars), l’Éthiopie (42) et le Ghana (34). En glissement annuel, l’Éthiopie a enregistré la plus forte croissance (+13%).
Les startups tunisiennes spécialisées dans cette activité ont devant elles un grand marché à exploiter. Il ne faut pas le rater.