Pour une banque islamique, la taille des fonds propres est primordiale pour pouvoir fonctionner et offrir des financements appropriés à sa clientèle. N’ayant accès au refinancement de la Banque centrale que sur autorisation de son Comité charaïque, il vaut mieux recourir à d’autres moyens qui combinent le respect d’un certain nombre de principes spécifiques à ce type d’établissement et le rendement attractif aux épargnants.
C’est précisément dans ce contexte que Wifak International Bank (WIB) avait émis des titres participatifs en 2018 (Chahadet Wifak Bank 2018) d’une valeur de 15,437 MTND, assimilés à des fonds propres. Le rendement était composé de deux parties. La première est une avance annuelle fixe de 6,5% de la valeur nominale (100 TND), payée le dernier jour ouvrable de chaque année. La seconde est un complément variable distribué le 31 juillet de chaque exercice. Il est calculé sur la base du Résultat net avant impôt de la banque, réparti entre porteurs de titres participatifs (en tant qu’investisseurs) et actionnaires (en tant que gestionnaires), et ce, en fonction de leurs parts respectives dans les fonds propres nets. Des clés de répartition sont définies à cette fin, révisables annuellement. Les estimations lors de l’émission tablaient sur une rémunération variable de 2%.
Et c’est effectivement le cas. WIB a procédé hier au paiement des investisseurs en virant 2 TND aux détenteurs de ces titres participatifs. Ils ont donc eu 8,5% brut, soit 6,8% net. Cela demeure toujours plus élevé qu’un compte d’épargne bancaire classique.
Pour 2023, les chiffres de la banque montrent qu’elle se dirige bien vers la réalisation de sa meilleure année en termes de Résultat net avant impôt. Nous pensons que les 2% seront assurés pour les détenteurs de ces titres. Les niveaux de taux offerts actuellement sont plus élevés, mais il faut bien penser que sur la période 2018-2025, avoir un tel rendement récurrent reste une excellente affaire.
Par ailleurs, il est très important pour la banque de respecter ses prévisions. Les titres actuels seront intégralement remboursés en 2025 et d’autres seraient émis. Pour pouvoir attirer des investisseurs, il faut que la première expérience soit couronnée de succès. Jusqu’à maintenant, Wifak est sur la bonne voie.