La demande mondiale de pétrole atteindrait 110 millions de barils par jour d’ici 2045, soit une augmentation de 23% de la demande mondiale d’énergie, selon l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Cette tendance réconforte les pays producteurs, confirmant que le pétrole reste toujours irremplaçable dans un avenir prévisible. Il représentera 29% de l’ensemble des sources d’énergie.
La demande mondiale d’énergie augmentera de 23% d’ici à 2045, avec une progression plus rapide pour le gaz, l’hydroélectricité, l’hydrogène nucléaire et la biomasse vont se développer. Toutefois, le pétrole restera une partie essentielle de ce mix.
Ces prévisions vont à l’encontre de celles de l’Agence internationale de l’énergie, qui prévoit que la croissance annuelle de la demande passera de 2,4 millions de barils par jour en 2023 à 400 000 barils par jour en 2028. La demande serait alors de 105,7 millions de barils par jour en 2028, grâce aux secteurs de la pétrochimie et de l’aviation.
Les responsables de l’Opep mettent implicitement en garde contre le sous-investissement actuel dans l’industrie pétrolière. Cela ne ferait que remettre en question la viabilité des systèmes énergétiques actuels et conduirait à un chaos énergétique. Selon la Banque mondiale, la croissance mondiale devrait tomber à 2,2% par an d’ici à 2030, son niveau le plus bas depuis trois décennies, contre 2,6% pour la période 2011-2021. Le pétrole continue d’être encore et toujours réclamé par une population mondiale grandissante dans les villes.
Côté prix, il serait logique de voir les niveaux actuels persister. Ils pourraient même augmenter si les investissements continuaient à être insuffisants pour suivre la demande. Pour un pays comme la Tunisie, ces constats ont deux implications directes.
La première est la nécessité d’investir dans le développement de la production nationale. Si nous améliorons notre mix, avec davantage de sources d’énergie verte, nous pouvons atteindre l’autosuffisance et éliminer ce casse-tête commercial et budgétaire.
La seconde est l’obligation de corriger le système de subvention. Si d’ici 2045 nous continuons à payer environ 5 milliards de dinars par an, c’est que nous n’allons jamais sortir de l’auberge au niveau du budget. Il vaut mieux converger vers les prix réels le plus tôt possible, car cela poussera les agents économiques à se convertir rapidement aux énergies propres.