Bien que le taux de chômage parmi les jeunes diplômés soit à deux chiffres, la plupart des entreprises tunisiennes ont du mal à pourvoir les postes. La manière dont elles abordent actuellement le recrutement rend les choses encore plus difficiles. Elles basent leurs recherches sur les qualifications formelles, telles que les diplômes et l’expérience professionnelle, alors que ce sont les compétences qui pèsent plus aujourd’hui.
Selon les statistiques de LinkedIn, 45% des entreprises utilisent désormais des paramètres liés aux compétences pour trouver des candidats contre 33% l’année dernière. Ce type de recrutement présente un large éventail d’avantages, essentiellement l’augmentation du nombre de candidats disponibles. De plus, les études ont montré que les organisations fondées sur les compétences sont plus performantes en matière d’innovation, d’efficacité et d’adaptabilité. Cette approche contribue à la création d’une main-d’œuvre plus diversifiée.
Pour les travailleurs, il met sur un pied d’égalité ceux qui auraient pu être négligés par les méthodes classiques de recrutement. Il s’agit notamment des personnes qui n’ont pas fréquenté ou terminé l’université, des femmes et des jeunes générations. Les entreprises leur offrent des possibilités de développement, ce qui les aide à réussir à long terme.
Mais en pratique, ce changement peut être délicat à gérer pour les demandeurs d’emploi. Pour l’utiliser à leur avantage, les candidats doivent s’assurer que leurs curriculum vitae (CV) sont adaptés à ce type d’embauche. Cela ne signifie pas aussi qu’une candidature se transforme en une longue liste de compétences. Il faut juste mettre en valeur les compétences et aptitudes individuelles, plutôt que d’énumérer les compétences génériques les plus demandées.
Un bon CV basé sur les compétences suit une règle simple: montrer plutôt que décrire. La preuve que les candidats possèdent les compétences appropriées peut alors être intégrée dans la candidature, en l’ajoutant aux parties qui présentent l’expérience professionnelle antérieure.
Les demandeurs d’emploi peuvent également modifier la structure de leurs CV, en y ajoutant des sections moins conventionnelles telles que «compétences de base» ou «domaines d’expertise». Les candidats qui parviennent à établir un lien entre leurs compétences et leurs personnalités sont susceptibles d’attirer l’attention des employeurs.
Reste que le cadre législatif doit évoluer. Souvent, les avantages liés à l’embauche sont fonction des diplômes. Il faut plutôt penser par poste d’emploi et donner plus de marge d’action aux recruteurs pour dénicher les vrais bons profils.